LIBREVILLE, 30 août (Reuters) – Un groupe d’officiers supérieurs de l’armée gabonaise est apparu mercredi à la télévision nationale et a déclaré qu’il avait pris le pouvoir, après que l’organisme électoral de l’État a annoncé que le président Ali Bongo avait remporté un troisième mandat.

Apparus sur la chaîne de télévision Gabon 24, les officiers ont déclaré qu’ils représentaient toutes les forces de sécurité et de défense de ce pays d’Afrique centrale. Ils ont déclaré que les résultats des élections avaient été annulés, que toutes les frontières avaient été fermées jusqu’à nouvel ordre et que les institutions de l’État avaient été dissoutes.

De forts bruits de coups de feu ont été entendus dans la capitale Libreville, a déclaré un journaliste de Reuters après l’émission télévisée.

Il n’y a eu aucun commentaire immédiat de la part du gouvernement du pays membre de l’OPEP.

« Au nom du peuple gabonais (…) nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime actuel », ont déclaré les officiers.

En cas de succès, ce coup d’État représenterait le huitième en Afrique de l’Ouest et centrale depuis 2020. Les coups d’État au Mali, en Guinée,  au Burkina Faso, au Tchad et au Niger ont sapé les progrès démocratiques ces dernières années.

Le mois dernier, l’armée a pris le pouvoir au Niger, envoyant une onde de choc à travers le Sahel et attirant des puissances mondiales dont les intérêts stratégiques sont en jeu.

Les tensions étaient vives au Gabon, dans un contexte de craintes de troubles après les élections présidentielles, parlementaires et législatives de samedi, au cours desquelles Bongo cherchait à prolonger l’emprise de sa famille sur le pouvoir depuis 56 ans tandis que l’opposition faisait pression pour un changement dans les secteurs riches en pétrole et en cacao, mais pauvres. nation frappée.

Le manque d’observateurs internationaux, la suspension de certaines émissions étrangères et la décision des autorités de couper le service Internet et d’imposer un couvre-feu nocturne dans tout le pays après le scrutin ont suscité des inquiétudes quant à la transparence du processus électoral.

Bongo, 64 ans, qui a succédé à son père Omar à la présidence en 2009, avait affronté 18 challengers, dont six soutenaient un candidat commun, l’ancien ministre et professeur d’université Albert Ondo Ossa, dans le but de réduire la course. L’équipe de Bongo a rejeté les allégations de fraude.

En 2016, le bâtiment du Parlement a été incendié lors de violentes manifestations de rue contre la réélection contestée de Bongo pour son deuxième mandat. Le gouvernement avait alors coupé l’accès à Internet pendant plusieurs jours.

Reportage de Gérauds Wilfried Obangome et Alessandra Prentice ; Écrit par Raju Gopalakrishnan ; Montage par Simon Cameron-Moore

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