Par Jean-Baptiste PANY Ex Sénateur, Ex President de la sous commission produits tropicaux chez APBEF(Association Professionnelle des Banques et des Etablissements Financiers de Côte d’Ivoire)I Abidjan, Côte d’Ivoire

Sortir du FCFA est aujourd’hui une évidence pour tous ceux qui ont compris les incohérences politiques et économiques de ce signe monétaire, qui n’agit pas vraiment comme une monnaie. Ces incohérences peuvent être grossièrement résumées en 2 aspects : – au plan économique, il est difficile de comprendre la pertinence de l’arrimage à l’euro, de surcroît à travers le Trésor public d’un autre État et non de l’UE directement. Surtout lorsque dans cette logique, la réalité fait constater qu’aussi bien les importations que les exportations des pays utilisant le FCFA sont libellées en d’autres devises, autres que l’euro (pétrole et gaz, matières premières agricoles ou minières, médicaments, ciment, denrées alimentaires…), idem pour l’essentiel des emprunts et divers transferts (Chine, USA, Japon, pays du Golf, etc.). – au plan politique, il est aussi difficile de comprendre que ceux qui ont pour symbole le «Franc », l’aient abandonné pour «l’euro» et veuillent influencer les africains à défendre le «franc» par procuration, oubliant que le «franc» fait partie des signes visibles du souvenir, de l’oppression coloniale, auquel les africains peinent à s’accommoder. Les deux points ci-dessus interrogent la compréhension des africains sur cette question du Franc CFA. Au-delà des aspects plus techniques comme la pertinence de la parité fixe imposée aux pays membres du FCFA. Au-delà aussi ou de la réalité, ainsi que de la pertinence, de la garantie de convertibilité illimitée promises aux pays membres. Le FCFA n’est plus un sujet tabou, pas en Afrique, heureusement. L’Afrique a donc le droit de comprendre pourquoi tant d’agitations autour du FCFA. C’est un minimum. C’est par ailleurs légitime.

Jean-Baptiste PANY

@jean_pany
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