Le coup de force au Gabon sonne comme une menace pour les présidents qui sont au pouvoir depuis des décennies. Comme au Cameroun.

Au Cameroun, Paul Biya est au pouvoir depuis 1982 et il a réalisé sept mandats consécutifs de président de la République. Celui-ci a procédé mercredi (30.08.23) au remaniement de l’armée camerounaise en nommant de nouveaux responsables de la défense. Il s’agit des structures placées sous l’autorité directe du ministre délégué à la présidence, du secrétariat central et des états-majors généraux.

Qu’il y ait des similitudes ou pas, l’actualité au Gabon est très suivie par ses voisins. La fin du règne des Bongocontinue de susciter des réactions au Cameroun.

« La situation au Gabon doit nous inspirer quand on connaît le contexte camerounais qui est celui d’un chef de l’Etat qui est là depuis 42 ans. En 2025, c’est la fin de son mandat, il aura 44 ans au pouvoir. Pour ne pas être dans le même modèle, ce qu’on peut espérer c’est qu’en 2025, le président Paul Biya ne se présente plus « , dit à DW, Angelo Toueli. L’homme politique camerounais estime que c’est une situation qui devrait parler au Cameroun.

Succession de coups de force militaires

Le continent africain a connu, en moins de deux ans, une vague de coups d’Etat militaires. Mais il est difficile de faire un parallèle entre le Gabon et le Cameroun, selon Alex Gustave Azebaze, analyste politique et membre du Groupe des acteurs civils pour la réforme consensuelle du système électoral.

Ecoutez les précisions d’Elisabeth Asen

02:07

« Les Camerounais comme moi suivons avec beaucoup d’attention ce qui se passe au Gabon, sans se faire beaucoup d’illusions. Nous croyons à un sursaut des démocrates camerounais de tout bord pour qu’il n’y ait pas une irruption des militaires dans le jeu politique », déclare l’analyste politique camerounais. Pour lui, « le changement au Cameroun doit se faire par un sursaut démocratique et pas par un coup de force des militaires. »

Pourtant, certains observateurs il faut tout de même tenir compte des similitudes entre le modèle politique du Cameroun et du Gabon, où les présidents ont établi un contrôle sur toutes les institutions afin de régner le plus longtemps possible.

La transmission du pouvoir

Alors qu’on évoque de plus en plus la succession au sommet de l’Etat au Cameroun, Dieudonné Tedjisse, du Parti camerounais pour la paix, la démocratie et la construction, appelle au respect du jeu politique.

Selon lui : « Désormais il faudrait que ceux qui sont élus respectent la volonté du peuple. Au moment où ils viennent présenter leur mandat devant le peuple, quand ils ne sont pas élus, qu’ils acceptent le choix du peuple. »

Ali Bongo dans son bureau
Ali Bongo assigné à résidence par les putschistesImage : TP advisers on behalf of the President’s Office/AP Photo/picture alliance

Omar Bongo puis son fils Ali Bongo ont régné plus d’un demi-siècle à la tête du Gabon. A 64 ans, Ali Bongo, dont l’état de santé était fébrile, briguait un troisième mandat au triple scrutin du 26 août 2023.

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