Ils sont poursuivis pour « atteinte aux biens publics, faux et usage de faux » dans le cadre de la gestion de la société Energie du Mali.

L’ancien ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré a été placé hier sous mandat de dépôt, le lundi 22 janvier dernier. Il est accompagné derrière les barreaux par d’anciens Directeurs Généraux d’EDM-SA, Oumar Diarra (de novembre 2020 à juillet 2022 et Kouréïchi Konaré (de juillet 2022 à septembre 2023).

Ils sont poursuivis pour « atteinte aux biens publics, faux et usage de faux » dans le cadre de la gestion de la société Energie du Mali (EDM-SA). Ils seraient impliqués notamment dans le marché relatif à la fourniture de 27 groupes électrogènes, attribué à la société Case construction. Des opérateurs pétroliers concernés par les marchés de fourniture de carburant à la société sont également visés par les mêmes charges.  

D’après un document du Pôle national économique et financier adressé au Procureur Général de la Cour suprême, la procédure judiciaire a été enclenchée suite à une plainte de la ministre de l’Energie, Bintou Camara contre un groupe de cadres et fournisseurs d’EDM-SA pour « vol qualifié et atteinte aux biens publics » notamment la disparition de 59 citernes. C’est ainsi que le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué a instruit l’ouverture d’enquêtes sur un certain nombre d’actes posés par l’ancien Directeur général d’EDM-SA, Oumar Diarra. Des faits se rapportant à l’engagement de commande d’une valeur totale de près de 18 milliards de FCFA et la conclusion de 45 contrats à hauteur de plus de 52 milliards de FCFA sur la période du 20 au 27 juillet 2023.

Les investigations menées par le Pôle national économique et financier ont mis en lumière plusieurs irrégularités. C’est ainsi que certains fournisseurs de la société de l’Energie du Mali ont également été placés sous mandat de dépôt. Ils n’auraient pas livré les quantités de fuel pour lesquelles ils ont été payés. Pourtant, certains avaient même commencé à se mettre en règle mais le coup était déjà parti.

Le ministre de la Justice a également instruit l’ouverture d’une enquête sur la régularité et l’exécution d’un marché relatif à la fourniture de 27 groupes électrogènes conteneurisés de type Parkins et transformateurs, conclu entre EDM-Sa et la société Case construction pour un montant de 6 269 000 00 milliards de FCFA. Il ressort du document élaboré par la justice malienne que ce marché passé par entente directe est marqué par l’absence de cahier des clauses techniques particulières. Il aurait été passé sans l’avis de la Direction de la production d’EDM-SA.  Les mis en cause dans cette affaire sont l’ancien directeur général, Kouréïchi Konaré et son adjoint, Samba Moussa Ben Diakité.

Par ailleurs, le prestataire Case construction d’Adama Sanogo qui a perçu deux paiements pour un montant total d’un peu plus de 2 milliards de FCFA sous la bienveillance de l’ancien ministre Lamine Seydou Traoré, n’a pas également soumis un cahier des clauses techniques particulières. C’est ainsi qu’il a été indiqué par les enquêteurs que ce dernier a agi « dans le dessein de nuire aux intérêts de l’Etat ».

Toutes ces personnalités sont donc derrière les barreaux en attendant leur procès qui sera fixé dans les jours à venir. Cette affaire intervient dans un contexte marqué par des délestages dans la capitale malienne, causant de nombreux dommages aux usagers.

Dans son discours du nouvel an, le président de la Transition au Mali, le colonel Assimi Goita avait indiqué que cette situation était due à une mauvaise gestion des trente dernières années. Mais, les mis en cause n’ont réellement été aux affaires qu’à partir de novembre 2020 soit trois mois après le putsch d’août 2020.

MD/ac/APA

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