Le gouvernement ghanéen a déposé son bilan après avoir omis de payer les milliards de dollars qu’il devait aux créanciers internationaux en décembre.

Le Ghana est pratiquement en faillite : New York Times

« Le gouvernement est essentiellement en faillite », indique le rapport. « C’est la 17e fois que le Ghana est contraint de recourir à ce fonds depuis son indépendance en 1957. »

Le gouvernement ghanéen a fait faillite après avoir omis de payer les milliards de dollars qu’il devait à ses créanciers étrangers en décembre dernier, selon un rapport du New York Times.

Le gouvernement du président Nana Akufo-Addo « n’a eu d’autre choix que d’accepter un  prêt de 3 milliards de dollars  du prêteur en dernier ressort, le Fonds monétaire international », note le journal, expliquant ainsi la chute du Ghana dans une situation financière désastreuse, les entités gouvernementales devant des milliards aux entrepreneurs. et face à une crise de la dette croissante. 

Emmanuel Cherry, directeur général d’une association d’entreprises de construction ghanéennes, a récemment révélé que les arriérés de paiement du gouvernement aux entrepreneurs s’élevaient à la somme stupéfiante de 15 milliards de cedis, soit environ 1,3 milliard de dollars, avant intérêts, a déclaré le média, soulignant que la crise financière a eu des répercussions. des conséquences considérables, avec le licenciement de nombreux entrepreneurs, aggravant ainsi le problème du chômage dans le pays. 

Le gouvernement ghanéen devrait 1,58 milliard de dollars aux producteurs d’électricité indépendants et serait confronté à la menace de pannes d’électricité à l’échelle nationale.

« Le gouvernement est essentiellement en faillite », indique le  rapport . « C’était la  17e fois que le Ghana  était contraint de recourir à ce fonds depuis son indépendance en 1957. Cette  dernière crise  a été en partie provoquée par les ravages causés par la pandémie de coronavirus, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant.

Lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies, l’endettement croissant des pays en développement, estimé à plus de 200 milliards de dollars, serait un sujet de discussion important alors que le FMI présenterait un plan de sauvetage global pour résoudre la dette du Ghana, maîtriser les dépenses, augmenter les revenus et protéger les populations les plus vulnérables tout en négociant avec les créanciers étrangers. 

En 2015, le Ghana a reçu l’aide du FMI et a rapidement rebondi, devenant l’une des économies à la croissance la plus rapide au monde. Le pays a investi dans les infrastructures et l’éducation et tente d’assainir son secteur bancaire. 

Le rapport reconnaît que le récent prêt du FMI a contribué à stabiliser l’économie en limitant les fluctuations monétaires et en rétablissant une certaine confiance. Même si l’inflation reste supérieure à 40 pour cent, elle a diminué par rapport à son pic de 54 pour cent en janvier.

Tsidi Tsikata, chercheur principal au Centre africain pour la transformation économique à Accra, cité dans le rapport, a déclaré que le plan du FMI aborde des questions critiques mais se demande si le Ghana évitera des problèmes financiers similaires.

WALE AGBEDE • 19 SEPTEMBRE 2023