A l’occasion de son discours de Nouvel An, le président de la transition malienne avait invité ses compatriotes à un dialogue entre Maliens.

Dans un communiqué lu jeudi soir à la télévision nationale, les autorités maliennes ont annoncé la « fin avec effet immédiat de l’Accord pour la paix réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015 ».

Cette annonce intervient quelques mois après la reprise des hostilités entre les parties signataires de cet Accord notamment l’armée malienne et des rebelles regroupés au sein du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD). Les autorités de Transition ont dénoncé « le changement de posture de certains groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, devenus des acteurs terroristes et poursuivis par la justice malienne, après avoir commis et revendiqué des actes terroristes ».

Le gouvernement malien a également relevé « l’incapacité de la médiation internationale à assurer le respect des obligations incombant aux groupes armés signataires ».

L’Algérie était pourtant le chef de file de la Médiation internationale à la suite du rôle joué dans la signature de l’Accord de paix de 2015 entre le gouvernement malien et des groupes armés à majorité touareg. Toutefois, après huit mois d’accalmie, les affrontements ont de nouveau opposé les belligérants de la crise sécuritaire de 2012 à la faveur de l’amorce du retrait de la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) depuis août 2023 et qui s’est achevé le 31 décembre dernier.

Les rebelles, regroupés au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), avaient déjà accusé les autorités de la transition d’« abandonner » cet Accord qui prévoyait l’intégration des ex-rebelles dans les forces de défense maliennes ainsi qu’une plus grande autonomie des régions du pays.

Dans sa déclaration, le porte-parole du gouvernement, le Colonel Abdoulaye Maïga a indiqué constater « l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, signé en 2015 et par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat ». Il a aussi dénoncé « les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’Accord de la part des autorités algériennes.

En conséquence, le gouvernement « annonce sa fin avec effet immédiat », a-t-il déclaré à propos de l’accord. Avant d’inviter « les autres groupes signataires du caduc accord de paix, non impliqués dans le terrorisme, ainsi que les partenaires du Mali à s’inscrire dans l’esprit du dialogue direct inter-malien » annoncé par le président de la Transition lors de son discours de nouvel an.

Réagissant à cette sortie du gouvernement, la CMA à travers l’un de ses responsables, a déclaré « avoir laissé l’honneur aux autorités de déclarer la caducité de l’Accord ». Pour lui, cette réaction des autorités de la transition au Mali « était prévisible après avoir chassé Barkhane et la Minusma pour les remplacer par Wagner ».

L’annonce de la fin de cet Accord ouvre un nouveau chapitre sur le conflit au Mali. Même s’ils ont été chassés des principales villes qu’ils contrôlaient, comme leur fief de Kidal, il est difficile de déclarer la fin de la rébellion au Mali.

MD/ac/APA

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