Home Uncategorized SEMAINE DÉLICATE POUR PARIS, BISSAU ET ABIDJAN : L’OPPOSITION SUR LE QUI-VIVE

SEMAINE DÉLICATE POUR PARIS, BISSAU ET ABIDJAN : L’OPPOSITION SUR LE QUI-VIVE

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Semaine du Salut, pour d’aucuns. Semaine de tous les dangers. Semaine de tous les défis politiques, pour d’autres. Des jours de gloire, de suspens et d’attention toute singulière. Ça sera sans doute un moment politiquement intense à Paris, Abidjan et Bissau. Le contexte, de part et d’autre, est très délicat. Le compte-à-rebours commence dès ce lundi 08 septembre avec une horloge qui devra tourner à plein régime dans ces capitales. Quant aux différents peuples, ils attendent avec impatience de voir les tenants et les aboutissants de ce nouveau cycle politique.

En France, la crise est gouvernementale, en Côte d’Ivoire, les yeux sont rivés sur le dernier filtre des candidats à la présidentielle d’octobre et en Guinée-Bissau, c’est la controverse autour de la légitimité du mandat du président Umaro Emballo Sissoco.

Paris : Le gouvernement dans l’impasse autour du budget 2026

La semaine qui débute s’annonce très mouvementée en France, où le Premier ministre François Bayrou doit faire face à un vote de confiance à l’Assemblée nationale, centré sur le budget 2026. À deux heures de l’après-midi ce lundi, Bayrou va présenter ses orientations budgétaires, suivi du débat et du vote. Ce scrutin, soumis à l’article 49.1 de la Constitution, réclame la majorité simple des voix des députés présents ; un échec conduirait à la démission du gouvernement. L’opposition, regroupée autour de l’extrême droite et des partis de gauche, a fait savoir qu’elle rejetterait massivement ce projet.

Ce lundi 8 septembre, François Bayrou affronte un vote de confiance qui menace de provoquer la chute de son gouvernement. Cette instabilité politique aurait des répercussions économiques significatives pour la France. Les experts rappellent que l’incertitude politique réduit la visibilité des acteurs économiques et pèse négativement sur la croissance. Un précédent récent, en 2024, avait entraîné des pertes estimées à 12 milliards d’euros de PIB selon l’OFCE.

Si les mêmes causes produisent généralement les mêmes effets, les conséquences macroéconomiques exactes de cette nouvelle crise restent difficiles à prédire, bien qu’elles pourraient s’avérer plus sévères. Certains économistes estiment cependant qu’une partie du risque est déjà intégrée par les marchés, comme en témoigne la hausse récente des taux d’intérêt demandés à la France. L’épargne des ménages, déjà à un niveau historique, pourrait aussi limiter l’impact. La suite des événements politiques déterminera l’ampleur réelle du choc économique.

À ce jour, 264 voix hostiles sont annoncées contre 210 soutiens, ce qui, avec des abstentions et quelques votes dissidents, laisse peu de marge à François Bayrou. Même Les Républicains se divisent, avec un appel à la liberté de vote mais un soutien officiel de la direction au gouvernement.

Face à ce climat, Bayrou lui-même se dit prêt à assumer une défaite, rappelant qu’il a déjà passé neuf mois à Matignon sans regret, même s’il déplore l’absence d’une grande réforme pour l’Éducation nationale. Plusieurs leaders de la gauche radicale ont par ailleurs déposé une motion de destitution contre le président Emmanuel Macron, en pointant notamment les enjeux autour des violences sociales et du rejet des résultats électoraux. Le spectre d’une crise politique aiguë plane, dans une situation économique déjà pesante marquée par un déficit public important et plusieurs fractures sociales non résorbées.

Côte d’Ivoire : La présidentielle vers l’épilogue du processus de sélection définitive

En Côte d’Ivoire, le Conseil constitutionnel a publié le 29 août la liste provisoire des 60 candidats à la présidentielle du 25 octobre 2025. Parmi eux figurent les figures majeures telles qu’Alassane Ouattara, l’ex-président Laurent Gbagbo, Simone Ehivet, Tidjane Thiam, Pascal Affi N’guessan, Jean Louis Billon ou encore d’autres leaders. Cette liste, cependant, reste provisoire. Conformément à l’article 56 du code électoral, une période de contestation est ouverte jusqu’au 1er septembre à 18 heures.

Plusieurs dossiers font débat, notamment ceux de Tidjane Thiam, dont la radiation des listes électorales a suscité polémiques et recours. Le président du PDCI avait perdu la nationalité ivoirienne en 1987, ce qui, selon la justice, affaiblit sa candidature. Dans le même temps, le cas Laurent Gbagbo reste également en suspens, car condamné judiciairement.

Leur absence sur la liste électorale accentue les tensions politiques. Dernièrement, le PDCI a boycotté une séance à l’Assemblée nationale en dénonçant un climat pesant, et annonce des manifestations. De son côté, le parti au pouvoir, le RHDP, rejette l’idée d’évictions orchestrées par Alassane Ouattara. Le scrutin s’annonce néanmoins difficile et sous haute observance. Toutefois, la présidentielle voit aussi apparaître un renouvellement générationnel avec plus de trente candidats indépendants et plusieurs jeunes de moins de quarante ans, ce qui pourrait modifier le paysage politique ivoirien.

Guinée-Bissau : Défi de légitimité et tensions autour du mandat présidentiel

En Guinée-Bissau, la fin de mandat du président Umaro Sissoco Embaló est contestée. Ce dernier, en poste depuis février 2020, souhaite un second mandat et doit déposer sa candidature avant le 25 septembre 2025, pour des élections présidentielles et législatives fixées au 23 novembre. L’opposition affirme que le mandat de Embaló aurait dû prendre fin en début d’année, conformément à la Constitution, jugeant donc sa candidature illégitime. Par ailleurs, la situation institutionnelle est tendue.

Depuis décembre 2023, le Parlement est inactif, bloqué par les opposants, ce qui handicape le fonctionnement de l’État. Ajoutant à cette atmosphère tendue, les autorités bissau-guinéennes ont suspendu en août, sans explication, trois médias d’information portugais, provoquant la réaction de Reporters sans frontières, qui dénonce une atteinte à la liberté d’expression à l’approche des élections.

Face à la multiplicité des partis, seize des dix-sept composantes de la coalition plateforme républicaine ont signé un pacte politique visant à conduire la présidentielle et les législatives avec une gouvernance stable et une victoire électorale. La Guinée-Bissau, habituée aux crises institutionnelles, aborde ainsi une période électorale incertaine, où la quête d’un sursaut démocratique se mêle aux tensions liées à la fin du mandat présidentiel. Cette semaine s’annonce donc brûlante sur plusieurs fronts en Afrique de l’Ouest et en Europe, entre incertitudes politiques, élections cruciales et contestations sociales, faisant de 2025 une année riche en enjeux démocratiques majeurs.

DJOMANDE Aziz

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