
L’ex-Premier ministre du Mali, Moussa Mara, a été placé sous mandat de dépôt, vendredi, par le procureur du pôle national de lutte contre la cybercriminalité.
L’ancien chef du gouvernement sous le régime de l’ancien président feu Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d’État le 18 août 2020, est accusé « d’atteinte au crédit de l’État ».
Son jugement est programmé pour le 29 septembre 2025.
Moussa Mara avait d’abord été auditionné ce jeudi par la même juridiction en raison d’un message publié sur X en début du mois dans lequel il déclarait notamment vouloir « se battre par tous les moyens » pour que le « soleil » succède à « la nuit ».
L’ex-Premier ministre a également dénoncé le 25 juillet dernier le niveau d’endettement du Mali.
« Levée de fonds de 38,5 milliards de FCFA par l’État sur les marchés financiers cette semaine. Cette opération, qui augmente le niveau d’endettement de notre pays, a un impact encore plus significatif sur la situation financière de l’État en termes de remboursement », a-t-il écrit.
Selon lui, « sur le montant encaissé, presque 29 milliards seront à rembourser dès l’année prochaine, soit 75 % de la somme empruntée. Le taux d’intérêt substantiel de l’opération alourdit son coût et nous obligera à nous endetter encore pour faire face à son remboursement l’année prochaine.
Autrement dit, au rythme où vont les choses, nous serons condamnés à poursuivre dans cette voie avec des charges de plus en plus importantes et chaque année une somme encore plus importante à chercher pour couvrir nos besoins. Il convient de savoir que le Mali paie déjà plus pour le remboursement de sa dette que pour les salaires des fonctionnaires », a ajouté Mara avant de s’interroger: « Jusqu’à quand cela sera supportable pour nos finances publiques ? »
Mara a en outre suggéré aux autorités de réfléchir sur cette question « pour nous permettre d’échapper aux pièges et au mur de l’endettement insupportable ». Il assure que ce travail doit être engagé avec les autres pays membres de l’UEMOA et sans doute avec la communauté financière internationale.
Ce mandat de dépôt fait suite à une série d’auditions successives.
Les 15 et 16 juillet dernier, Moussa Mara avait été respectivement entendu à la Brigade d’investigations judiciaires (BIJ), et au parquet du tribunal de la commune IV du district de Bamako.
Ces auditions faisaient suite à une publication sur les réseaux sociaux où il indiquait avoir rendu visite à plusieurs personnes détenues qu’il qualifiait de « détenus d’opinion »