Le gouvernement de transition malien a confirmé jeudi l’arrestation d’un groupe de militaires et de civils accusés de complot, après plusieurs jours de rumeurs.
Le bruit courait depuis plusieurs jours, mais la confirmation n’est venue que ce jeudi, lors du journal télévisé de l’ORTM, à travers un communiqué du gouvernement de transition. Selon le texte, l’opération, menée le 1er août par les services spécialisés, a permis de « mettre en échec » un « groupuscule d’éléments marginaux » des forces armées et de sécurité soupçonnés de préparer une déstabilisation avec l’appui présumé de soutiens étrangers.
Parmi les interpellés figure Yann Christian Bernard Vezilier, ressortissant français et officier mécanicien de l’air. Entré à l’École militaire de l’air en 1998, il a été promu successivement sous-lieutenant (2001), lieutenant (2003), capitaine (2009), commandant (2015) et lieutenant-colonel (2016). En 2020, il a été décoré chevalier de l’Ordre national du Mérite après vingt-sept années de service. Les autorités maliennes le présentent comme agissant pour le compte du renseignement français.
Le général de brigade Abass Dembélé, ancien gouverneur de Mopti (2020-2025) et fils du colonel Koké Dembélé, figure également parmi les arrestations. Blessé à Konna en 2012, il a notamment commandé à Tombouctou et dirigé l’École d’état-major de Koulikoro.
La générale de brigade Néma Sagara, première femme à atteindre ce grade dans l’Armée de l’air malienne, a aussi été arrêtée. Formée au Mali, en France et aux États-Unis, elle a participé à des missions internationales au Libéria et en Côte d’Ivoire, et dirigeait depuis 2017 le Secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères.
Le communiqué cite également les noms des lieutenants-colonels Baba Dembélé, Saybou Keïta, Mamadou dit Tiekoro Diarra et Tagalo Diop, du capitaine Mohamed Ouattara, du caporal Amadou Bouba Coulibaly, du sergent-chef Boucary Karacodjo et de Yacouba Kodio.
Le gouvernement assure que la situation est « totalement sous contrôle » et que les enquêtes judiciaires se poursuivent pour identifier d’éventuels complices. Il appelle la population à rester vigilante et à collaborer avec les forces de sécurité.
En janvier dernier, lors de la présentation des vœux aux Forces vives, le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, avait déjà mis en garde contre les complots extérieurs visant à déstabiliser le Mali et la Confédération des États du Sahel (AES).
MD/ac/Sf/APA