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Laurent Gbagbo relance la CPI sur la crise ivoirienne: EMMANUEL ALTIT DÉVOILE LES VRAIES INTENTIONS DE LAURENT GBAGBO

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L’avocat français Emmanuel Altit a défendu ce mardi 9 décembre la décision de Laurent Gbagbo de transmettre un dossier à la Cour pénale internationale (CPI)

Laurent Gbagbo relance la CPI sur la crise ivoirienne. Son avocat, Emmanuel Altit, a détaillé, sur RFI, une démarche visant à éclairer les responsabilités de la rébellion et à rendre justice aux victimes, notamment Wê.

L’avocat français Emmanuel Altit a défendu ce mardi 9 décembre la décision de Laurent Gbagbo de transmettre un dossier à la Cour pénale internationale (CPI), estimant que son client cherche avant tout à « faire avancer les Ivoiriens » en rouvrant plusieurs questions restées sans réponse depuis la crise de 2002–2011.

L’ancien président ivoirien a rendu publique, la veille, le 8 décembre 2025, une lettre adressée au Procureur de la CPI, dans laquelle il affirme vouloir obtenir des éclaircissements sur les « causes profondes » de la rébellion armée de 2002, ainsi que sur les violences qui ont culminé lors de la crise post-électorale de 2010–2011.

« Il faut regarder le passé »

Dans ce document, Laurent Gbagbo estime que « tant qu’un fait n’est pas jugé totalement, il devient une injustice ». Il affirme vouloir mettre en lumière l’identité des instigateurs de l’insurrection qui a divisé le pays pendant près d’une décennie, mais aussi les circonstances ayant entouré l’organisation des élections générales, qu’il juge marquées par des pressions extérieures. Il appelle surtout à une reconnaissance des souffrances de la communauté Wê, lourdement touchée lors de la prise de Duékoué en mars 2011. Selon l’ONU, 817 personnes y avaient été tuées en trois jours, soit près d’un tiers des victimes de l’ensemble de la crise, estimées à au moins 3 000 morts.

Intervenant sur RFI, Me Altit a expliqué que cette démarche vise à remettre au centre du débat trois questions jugées essentielles : l’origine du conflit, les responsabilités politiques et militaires, et le traitement réservé aux victimes.

« Pour avancer, il faut regarder le passé », a-t-il déclaré au confrère. « Ces questions n’ont jamais été abordées franchement jusqu’à présent, alors qu’elles sont cruciales pour l’avenir du pays, pour éviter de reproduire les mêmes erreurs et pour que justice soit rendue. »

L’avocat souligne que les victimes Wê, ainsi que l’ensemble des survivants de la rébellion et de la crise post-électorale, attendent toujours des réponses. « Qu’est-ce qu’ils vont dire si personne ne s’occupe d’eux ? », a-t-il insisté, évoquant un sentiment d’abandon persistant dans certaines régions de l’ouest.

Identifier les auteurs

Invité par RFI à réagir aux interprétations selon lesquelles la démarche viserait implicitement l’actuel chef de l’État, Alassane Ouattara, Me Altit est resté prudent. « Lorsque nous déposerons officiellement ce dossier, nous communiquerons davantage. À ce moment-là, chacun saura qui a fait quoi. Le point central, c’est la responsabilité », a-t-il répondu.

Selon lui, l’objectif affiché est d’identifier « ceux qui ont joué un rôle déterminant, qu’ils soient instigateurs, financiers ou auteurs de crimes », afin que la justice internationale puisse apprécier d’éventuelles responsabilités. « C’est à cette condition, dit-il, que les Ivoiriens pourront dépasser ces moments douloureux et avancer ensemble. »

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