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CANDIDATURE D’ALASSANE OUATTARA : LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS DÉNONCE UNE “NOUVELLE FORFAITURE”

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FABIEN ROUSSEL, SECRÉTAIRE NATIONAL DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS (PCF). PH : ZOUHAIR NAKARA / WIKIPEDIA

À travers un communiqué publié le 1er août 2025, le Parti communiste français (PCF) s’insurge contre la nouvelle candidature d’Alassane Ouattara. Et appelle la France à sortir de son silence face à une dérive autoritaire qu’il juge alarmante.

À trois mois de l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire est à nouveau sous tension. Le président Alassane Ouattara, 83 ans, a récemment annoncé sa candidature à un quatrième mandat. Une décision vivement contestée par l’opposition ivoirienne, mais aussi à l’international. C’est le cas du Parti communiste français, qui dans un communiqué au ton sans équivoque, estime que le chef de l’État viole délibérément la Constitution ivoirienne.

« À 83 ans, Alassane Ouattara vient d’annoncer sa candidature pour un nouveau mandat présidentiel, en totale violation de la Constitution ivoirienne. Cette décision inacceptable s’inscrit dans la continuité d’une trajectoire politique marquée par le déni de souveraineté populaire », dénonce le texte signé par la direction du PCF.

« Ouattara est arrivé au pouvoir non par la volonté des urnes, mais grâce à une intervention militaire française en 2011 », rappelle le communiqué, qui évoque une trajectoire politique marquée par “le déni des mécanismes démocratiques”.

Fichier électoral manipulé ?

Mais ce n’est pas tout. Le PCF exprime ses inquiétudes sur la crédibilité du processus électoral en cours. Il évoque une “manipulation massive du fichier électoral”, rendue possible, selon lui, avec le concours des autorités françaises et européennes, via le projet “État civil pour tous” mis en œuvre par CIVIPOL, une structure opérant pour le compte du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, en partenariat avec l’Office national de l’état civil et de l’identification (ONECI).

« Ce soutien technique et financier, destiné à garantir la transparence, est aujourd’hui détourné pour valider une entreprise de fraude massive », accuse le PCF.

Le Parti communiste français fustige également l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition de la course à la présidentielle, citant en particulier l’ancien président Laurent Gbagbo, président du PPA-CI, qui n’a pas été autorisé à se présenter. Le PCF y voit une stratégie de verrouillage du jeu politique, accompagnée, selon lui, d’une “répression systématique des voix dissidentes”.

« Ce verrouillage politique s’accompagne d’un durcissement autoritaire et d’une répression systématique des voix dissidentes, en violation flagrante des droits humains et des libertés fondamentales », ajoute-t-il.

Un appel au gouvernement français

Dans ce contexte, le PCF demande à la France, ancienne puissance coloniale, de sortir de sa réserve et de condamner ouvertement ce qu’il qualifie de “nouvelle forfaiture”. Il en appelle à une “refondation des relations entre la France et la Côte d’Ivoire, basée sur le respect de la souveraineté démocratique des peuples”.

« La France porte une responsabilité historique et politique dans la crise actuelle. Son silence ne serait rien d’autre qu’une complicité active face aux dérives d’un pouvoir illégitime », insiste le Parti communiste français, qui affirme enfin sa solidarité avec le peuple ivoirien et les forces démocratiques, tout en mettant en garde contre le risque d’une nouvelle crise postélectorale “qui pourrait être meurtrière”.

« La Côte d’Ivoire mérite mieux qu’un éternel recommencement de l’arbitraire. Elle mérite la démocratie, la justice sociale et la souveraineté populaire », conclut-il.

Samuel KADIO

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