Si je dois commenter l’utilisation du mot « imbécile » par Tidjane Thiam, je dirais, en tant que professionnel, que c’est une erreur stratégique de communication. Un mot de trop, un mot inutile. Même face à la provocation, un leader – surtout en campagne – ne descend pas dans l’arène des injures. Cela renvoie une image d’impatience, voire d’irritabilité, qui peut entamer sa crédibilité.
Ce type de sortie trahit un manque de maîtrise du message, un défaut de media training (Je l’ai noté tout au long de l’entretien), et laisse surtout le champ libre aux adversaires pour détourner le débat : du fond vers la forme, des idées vers le buzz. Mais en tant qu’Ivoirien, je ne peux ignorer le contexte. L’arrogance répétée de certains pseudo-analystes pousse parfois à bout.
Cela n’excuse pas, mais ça explique. Quand on passe son temps à provoquer, mépriser et manipuler, il ne faut pas s’étonner d’essuyer une réponse sèche, même mal calibrée. La parole publique n’est pas un terrain à sens unique. Et la violence symbolique finit toujours par avoir des retours de flamme.
Cela dit, au-delà de cette petite faute, je retiens surtout un virage important dans l’attitude de Thiam : celui d’un candidat qui passe à l’offensive. Et j’ai personnellement apprécié certaines de ses piques bien placées – notamment sur sa rencontre avec Ouattara en août 2022, et sur la comparaison subtile mais percutante de leurs CV respectifs à l’international. #CIV225
KOFFI BADOU
Consultant politique | Stratégies électorales et communication | Progressiste | Défense de la démocratie, de l’inclusion et de la transparence.