RHDP – EDICI – GPS et l’après-Ouattara…

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« La bataille de Kirina » et un pays qui retient son souffle**

À mesure que s’approche l’échéance de la succession présidentielle, la Côte d’Ivoire entre dans une zone DE turbulences politiques où les lignes traditionnelles semblent se fissurer. Entre la continuité revendiquée par le RHDP, la contestation incarnée par le GPS de Guillaume Soro et l’émergence insistante de l’Entente des Indépendants de Côte d’Ivoire (EDICI), l’équation politique se complexifie.
Pour beaucoup, le pays vit déjà sa « bataille de Kirina » : un moment de bascule où l’histoire impose un choix stratégique.

Un duel RHDP – GPS devenu stérile

La scène politique ivoirienne reste dominée par deux forces qui, selon l’EDICI, ne sont plus en mesure de porter une vision nationale cohérente.

RHDP : une centralisation à bout de souffle

Le parti au pouvoir continue d’exhiber son bilan infrastructurel. Mais derrière la façade, la fragilité est patente.

  • Une dépendance excessive à Alassane Ouattara : sans son leadership, le RHDP expose un paysage traversé de rivalités internes, notamment dans le Nord où les baronnies locales se disputent l’influence.
  • Un développement hyper-centralisé : les efforts sont concentrés sur Abidjan, laissant les régions dans un état d’autonomie réduite. Pour l’EDICI, le RHDP est devenu « l’ennemi de la décentralisation ».

GPS : la passion sans structure

Guillaume Soro demeure une figure qui mobilise, surtout dans le Nord et auprès de la jeunesse issue de l’ex-rébellion. Mais les limites persistent :

  • L’exil comme handicap stratégique : l’absence physique du leader fragilise l’organisation interne.
  • Un manque de projet économique global : si la contestation est vigoureuse, la vision structurée pour gouverner reste floue.

Selon l’EDICI, le duel RHDP–GPS n’offre qu’un choix entre un système épuisé et une colère sans feuille de route.

EDICI : la refondation par l’indépendance

À rebours du duel dominant, l’EDICI se présente comme la voie de la « souveraineté nationale retrouvée ». Héritier de la formation politique fondée par Sékou Sanogo en 1949, le parti revendique une filiation directe avec les premières luttes pour le multipartisme.

L’ambition : une refondation de l’État par la décentralisation, l’autonomie régionale et la justice sociale.

Le triptyque de la souveraineté territoriale

  1. Souveraineté régionale
    L’EDICI prône une « décentralisation fédérale de l’économie », avec des régions dotées d’une autonomie budgétaire et d’une gestion directe de la santé, de l’éducation primaire et des infrastructures rurales.Acheter des vitamines et des compléments alimentaires
  2. Souveraineté économique
    Fin des monopoles, soutien aux entrepreneurs locaux, création de Banques Régionales de Développement dédiées aux PME et aux agriculteurs. L’État garantirait des prix minimums pour les matières premières afin de protéger les producteurs.
  3. Souveraineté politique
    Une Loi sur le Non-Cumul, un Haut Conseil indépendant pour la Fonction Publique et une gouvernance fondée sur la compétence plutôt que sur les liens partisans.

Sékou Samba Koné : un leadership revendiqué

Président de l’EDICI, Sékou Samba Koné est décrit comme le visage de la « renaissance indépendantiste ». Longtemps soutien moral du Président Ouattara, il incarne aujourd’hui une opposition idéologique fondée sur l’héritage de Sékou Sanogo et la justice historique.

Pour ses partisans, il est l’homme providentiel pour porter le parti vers une stature nationale :
« Qui mieux que celui qui a réveillé l’EDICI peut le conduire dans cette nouvelle étape ? »

L’EDICI, pivot potentiel d’une coalition nationale

Le parti revendique une légitimité historique, rappelant son rôle dans la naissance du pluralisme dans les années 1950. Cette légitimité, soutient-il, fait de l’EDICI le partenaire « naturel » d’un futur attelage avec le PDCI ou le PPA-CI, dans l’optique d’un Gouvernement d’Union Nationale.

Le mouvement se positionne comme garant d’un changement qui ne serait pas un simple partage du pouvoir entre clans, mais une transition fondée sur la justice sociale, la décentralisation et la rupture avec l’hégémonie d’Abidjan.

Un pays en suspens

Alors que le débat national se crispe, l’EDICI affirme que « le temps des atermoiements est terminé ».
À l’heure où la Côte d’Ivoire s’apprête à entrer dans l’après-Ouattara, le parti se positionne comme l’alternative historique entre un système fatigué et une opposition éclatée.

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