PARIS, LONDRES, WASHINGTON : LA MOBILISATION CONTRE LE 4ᵉ MANDAT S’INTENSIFIE

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À PARIS, PLUSIEURS DIZAINES DE MILITANTS SE SONT RASSEMBLÉS SAMEDI À LA PLACE VICTOR HUGO
À PARIS, PLUSIEURS DIZAINES DE MILITANTS SE SONT RASSEMBLÉS SAMEDI À LA PLACE VICTOR HUGO

La contestation d’un éventuel quatrième mandat d’Alassane Ouattara prend de l’ampleur. Ce week-end, la diaspora ivoirienne s’est mobilisée à Paris, Londres et Washington, aux côtés des partis d’opposition.

La contestation d’un éventuel quatrième mandat du président ivoirien Alassane Ouattara s’est exprimée ce week-end au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire. Des manifestations ont été organisées en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, à l’initiative de la diaspora et de formations politiques de l’opposition réunies au sein du Front commun.

« Notre combat n’est pas l’insurrection »

À Paris, plusieurs dizaines de militants se sont rassemblés samedi à la place Victor Hugo. Souleymane Traoré, représentant du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS), a salué l’engagement de la diaspora dans ce qu’il qualifie de « combat démocratique » contre une nouvelle candidature d’Alassane Ouattara.

« Nous nous appuyons sur les règles démocratiques. Notre combat n’est pas l’insurrection, mais une lutte pour préserver la Constitution », a-t-il affirmé, accusant le pouvoir en place de vouloir « confisquer les libertés ».

Pascal Logbo, cadre du PPA-CI (Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire), a de son côté insisté sur la nécessité d’une présidentielle « inclusive », estimant que les candidatures de Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam et Guillaume Soro doivent être validées. Il a annoncé une nouvelle mobilisation le 4 octobre à Paris, cette fois devant le siège d’Amnesty International, afin de « témoigner des violations des droits humains en Côte d’Ivoire ».

« Toute la sous-région en jeu »

À Londres, un sit-in a rassemblé plusieurs dizaines de personnes devant l’ambassade de Côte d’Ivoire. Les participants, regroupés au sein du mouvement citoyen Trop c’est trop et des principales formations d’opposition (PDCI-RDA, GPS, PPA-CI et FPI), ont dénoncé un « quatrième mandat anticonstitutionnel » et appelé la communauté internationale à se saisir du dossier.

« Non au 4ᵉ mandat ! » pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes. Les intervenants, parmi lesquels Wassa Coulibaly (GPS) et Mathieu Kadjo (PDCI-RDA), ont également critiqué l’attitude de la France, accusée de fermer les yeux sur les dérives du pouvoir à Abidjan.

Aux États-Unis, le mouvement Trop c’est trop a annoncé une mobilisation dimanche à Washington DC, sous la supervision de Dr Boga Sako Gervais. Cette rencontre en salle vise à interpeller l’administration américaine sur les risques de déstabilisation en Afrique de l’Ouest si le processus électoral en Côte d’Ivoire n’est pas jugé crédible.

« C’est la paix de toute la sous-région qui est en jeu », a souligné un communiqué de la coordination locale.

En Côte d’Ivoire même, les préparatifs de la marche annoncée du 4 octobre se poursuivent. À Yopougon, Cocody et Abobo, les cadres du PPA-CI, dont Dahi Nestor et Michel Gbagbo, ont lancé des appels à une « mobilisation gigantesque » contre un quatrième mandat d’Alassane Ouattara. « Le 4 octobre sera le début d’une histoire de l’indignation populaire », a déclaré Dahi Nestor, tandis que Michel Gbagbo a exhorté les militants à une « démonstration de force ».

Le Front commun, coalition qui regroupe notamment le PPA-CI, le PDCI-RDA, le GPS et le FPI, entend ainsi maintenir la pression à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Selon ses responsables, l’objectif est d’empêcher « un passage en force » du chef de l’État, dont la candidature est jugée illégale et anticonstitutionnelle par l’opposition.

Le 29 juillet dernier, Alassane Ouattara, 83 ans, a  »décidé d’être candidat à l’élection présidentielle » justifiant cette décision par la nécessité de préserver la stabilité nationale face aux défis « sécuritaire, économique et monétaire sans précédent ». Le 8 septembre, la Cour constitutionnelle a validé cinq candidatures pour l’élection présidentielle prévue le 25 octobre, dont celle du président sortant.

Plusieurs figures majeures de l’opposition ont été recalées, parmi lesquelles Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan et Tidjane Thiam. Une décision qui a ravivé les tensions politiques, les partisans des candidats recalés dénonçant une compétition verrouillée et appelant à faire barrage à un quatrième mandat du président sortant.

Samuel KADIO

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