LES ÉTATS-UNIS CHEZ AFFI N’GUESSAN APRÈS SON APPEL À L’ARRÊT DU PROCESSUS ÉLECTORAL

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UNE DÉLÉGATION DE L’AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS À ABIDJAN A ÉTÉ REÇUE CE 12/9/2025 PAR PASCAL AFFI N’GUESSAN© REUTERS
UNE DÉLÉGATION DE L’AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS À ABIDJAN A ÉTÉ REÇUE CE 12/9/2025 PAR PASCAL AFFI N’GUESSAN© REUTERS

Le président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, a reçu, ce vendredi 12 septembre 2025, une délégation de l’Ambassade des États-Unis à Abidjan, au lendemain de sa demande publique de reprise du processus électoral.

La rencontre s’est tenue au siège du parti, aux Deux-Plateaux Vallons, en présence de plusieurs cadres du FPI, dont le secrétaire général et porte-parole Gnépa Barthélémy, la vice-présidente Yvonne Abané, ainsi que des membres de la direction, apprend-on du parti. La délégation américaine était conduite par Jennifer Bah, responsable politico-économique, accompagnée de son assistant politique, Landry Dohou Bi.

Selon le communiqué du FPI, les discussions ont porté sur la situation politique nationale et plus particulièrement sur le processus électoral en cours. Pascal Affi N’Guessan a profité de l’occasion pour réaffirmer son opposition à son exclusion de la course présidentielle, qu’il juge « arbitraire, injuste et inacceptable », et a plaidé pour un processus électoral « inclusif et transparent ».

Contestation du Conseil constitutionnel

Pascal Affi N’Guessan figure parmi les 55 candidats recalés par le Conseil constitutionnel, qui a validé seulement cinq dossiers sur les 60 déposés pour la présidentielle du 25 octobre 2025. Comme Laurent Gbagbo, Assalé Tiémoko, ou Vincent Toh Bi Irié, il a vu son dossier rejeté pour défaut de parrainages.

Cette audience intervient au lendemain d’une conférence de presse au cours de laquelle le président du FPI a exigé la reprise du processus électoral. « Le processus électoral doit être repris à zéro sur des bases objectives et transparentes et naturellement sans Alassane Ouattara », a-t-il déclaré, appelant le chef de l’État sortant à renoncer à une candidature qu’il qualifie « d’inconstitutionnelle et immorale ».

Le leader du FPI conteste la décision du Conseil constitutionnel, affirmant que les chiffres retenus par la juridiction suprême ne correspondent pas à ceux transmis par son équipe à la Commission électorale indépendante (CEI).

« Le Conseil constitutionnel nous attribue 46 546 parrainages alors que sur la clé USB déposée à la CEI, le chiffre s’élève à 44 382 parrains dans 20 régions », a-t-il dénoncé.

Estimant que son dossier a été « falsifié », l’ancien Premier ministre a annoncé avoir saisi le procureur de la République et déposé une plainte contre X. « Nous demandons une enquête, que la justice recherche qui est à l’origine de cette falsification », a-t-il affirmé, évoquant un « crime presque parfait » avec une différence de 2 164 parrainages.

Un climat politique tendu

Le rejet de candidatures majeures de l’opposition a ravivé les tensions à quelques semaines du scrutin. Plusieurs leaders, dont Laurent Gbagbo, ont engagé des consultations pour définir une stratégie commune. Gbagbo et Affi se sont d’ailleurs rencontrés le 10 septembre pour discuter de la conduite à tenir face à ce qu’ils considèrent comme une « mise à l’écart arbitraire ».

Les États-Unis, qui multiplient les rencontres avec les acteurs politiques ivoiriens, n’ont pas communiqué publiquement sur cette audience. Mais leur implication est perçue comme un signe d’attention particulière portée au climat politique à l’approche d’une présidentielle considérée comme décisive.

Samuel KADIO

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