Guillaume Soro a qualifié la rencontre RHDP-CAP-CI de “vrai-faux dialogue” et de “manœuvre politique”

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L’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a critiqué lundi la rencontre entre des responsables du parti au pouvoir, le RHDP, et ceux de la coalition d’opposition CAP-CI, qualifiant l’initiative de “vrai-faux dialogue” et de “manœuvre politique”.

Des cadres du RHDP, le parti au pouvoir, dans une même salle que des responsables de la CAP-CI, la Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire. La scène aurait été impensable il y a encore quelques mois, tant les tensions sont vives à l’approche de la présidentielle de 2025.

Et pourtant, cela s’est produit, ce mercredi 16 juillet 2025, au siège du MGC, le parti de Simone Gbagbo, à la Riviera Golf. Pendant près d’une heure, les deux camps se sont parlé. Ils ont convenu de poursuivre les échanges à travers un comité technique chargé d’approfondir les sujets sensibles à l’horizon électoral.

“Une opération de communication politique”

Mais cette tentative de rapprochement est loin de convaincre tout le monde. Pour l’ancien Premier ministre Guillaume Soro, qui a récemment annoncé son adhésion au mouvement « Trop c’est trop » de Laurent Gbagbo, cette initiative s’inscrit dans “une longue tradition ivoirienne : celle d’un dialogue tronqué, convoqué non pour résoudre les crises, mais pour neutraliser les adversaires”, écrit-il sur sa page officielle ce lundi.

Selon le camp de l’ancien président de l’Assemblée nationale, cette rencontre relève d’“une opération de façade” visant à adresser un signal à la communauté internationale, sans volonté réelle de réforme.

“On nous parle de ‘dialogue républicain’, mais derrière les formules figées, il y a une réalité brutale : le pouvoir ne dialogue pas, il gère sa communication”, affirme-t-il, dénonçant un “théâtre du simulacre démocratique”.

L’ancien chef rebelle estime par ailleurs que le « régime » du président Alassane Ouattara “radie les principaux opposants de la liste électorale, verrouille la Commission électorale indépendante, instrumentalise la justice contre ses adversaires et criminalise toute contestation”.

“Cooptation politique”

Le camp Soro accuse le pouvoir de chercher à “intégrer quelques visages d’opposants pour neutraliser toute dynamique collective” et alerte la CAP-CI sur le risque d’un “faux consensus”.

Il appelle la coalition d’opposition à rester ferme sur ses revendications, notamment “la réintégration des candidats exclus comme Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam ou lui-même”, “la libération des prisonniers politiques”, ainsi que “la réforme de la CEI et des garanties constitutionnelles pour 2025”.

“La CAP-CI a une responsabilité historique”, prévient le camp Soro. “Soit elle incarne l’espoir démocratique d’une alternance crédible, soit elle devient l’otage consentante d’un régime en perte de légitimité.”

Selon lui, “le dialogue n’est pas une faveur, c’est une exigence démocratique”, ajoutant que “ce n’est pas à l’opposition de quémander la démocratie, c’est au régime de la garantir”.

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