CÔTE D’IVOIRE : NOUVELLE PASSE D’ARME VERBALE ENTRE ALASSANE OUATTARA ET LAURENT GBAGBO

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En se désignant, samedi 16 août dernier, « candidat contre le 4ᵉ mandat », Laurent Gbagbo a envoyé une réponse claire au président Alassane Ouattara, qui avait annoncé, le 29 juillet dernier, son intention de briguer un nouveau mandat présidentiel.

out est parti d’un discours prononcé le mardi 29 juillet, à son retour d’un voyage à Paris. Le chef de l’État ivoirien, répondant favorablement à l’appel de ses partisans, a déclaré qu’il briguerait un nouveau mandat présidentiel. 

Les raisons d’une candidature

« Après mûre réflexion et en toute conscience, je vous annonce aujourd’hui que j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 », a affirmé Alassane Ouattara. « Je suis candidat parce que la Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet », a-t-il ajouté.

La Constitution est claire et nette. Elle interdit à un citoyen de faire plus de deux mandats

Si cette annonce a été largement saluée par ses proches, notamment la haute direction du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), elle a, en revanche, été perçue comme un acte de défiance par l’opposition, qui dénonce « une violation de la Constitution ». En meeting, samedi à Yopougon, Laurent Gbagbo a répliqué sans détours.

« Je voudrais que vous alliez lui dire qu’il ne fera pas de 4ᵉ mandat », a lancé l’ancien chef de l’État, assurant la détermination « claire et sans faille » de l’opposition à faire barrage à ce qu’il qualifie de dérive. « La Constitution est claire et nette. Elle interdit à un citoyen de faire plus de deux mandats », a rappelé le président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI).

Une rivalité qui traverse l’histoire

Cette confrontation verbale illustre une fois de plus la profondeur de la rivalité entre Ouattara et Gbagbo. Les deux hommes s’étaient déjà affrontés lors de la présidentielle de 2010, dont la crise post-électorale avait coûté la vie à plus de 3 000 personnes. Le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire, après son acquittement par la CPI en 2021, a ravivé les lignes de fracture au sein du paysage politique.

Un climat socio-politique tendu

Cette nouvelle passe d’armes intervient dans un contexte socio-politique tendu. À un peu plus de deux mois de la présidentielle, les principaux dirigeants de l’opposition, dont Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, restent exclus du processus électoral en raison de décisions judiciaires controversées.

L’opposition, notamment le Front commun PDCI-RDA – PPA-CI, dénonce une « instrumentalisation de la justice » à des fins politiques et accuse le pouvoir de vouloir verrouiller le processus électoral. Le gouvernement, de son côté, rejette ces accusations et exhorte l’opposition à désigner des candidats éligibles et à se préparer à affronter les urnes.

Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, soutenus par d’autres dirigeants de l’opposition tels que Guillaume Soro (GPS), également exclu, et Pascal Affi N’Guessan, réclament « des élections inclusives, transparentes et démocratiques ». Ils affirment vouloir utiliser « des moyens démocratiques et légaux » pour y parvenir.

Lors de son discours à la veille du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a promis que les élections se tiendraient à la date indiquée et seraient « sécurisées, transparentes et démocratiques ». Un message ferme qui écarte tout rapport éventuel et constitue une mise en garde face aux risques de troubles.

Jean Kelly KOUASSI

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