Alors que le phénomène de la désinformation grandit sur le continent africain, la Côte d’ivoire met en place un cadre juridique pour contre les fake news qui prolifèrent sur les réseaux sociaux.
Depuis maintenant deux ans, et particulièrement à l’approche des échéances électorales, le pays est confronté à une vague de désinformation menée par des acteurs internes et étrangers. La désinformation est devenue une arme redoutable, une menace à prendre en considération. Bien que difficile à contrôler, des moyens efficaces sont mis en place quotidiennement pour contrer cette menace. Ainsi, la Côte d’Ivoire tente de préserver l’intégrité de l’information dans le pays.
Campagnes et initiatives pour contrer la désinformation
Lancée en juin 2024, une campagne a été menée dans le but de sensibiliser les citoyens à une utilisation responsable des réseaux sociaux et de lutter contre la propagation des fausses informations. Ce programme national est connu sous le nom de « #EnLigneTousResponsables ».
C’est en juillet 2024 que la campagne a effectué sa première intervention publique majeure. Amadou Coulibaly, ministre de la Communication, s’est rendu dans la commune populaire d’Adjamé pour la cérémonie de lancement. L’objectif était clair : faire passer le message aux citoyens en leur rappelant que « lorsque vous partagez une fausse information, vous êtes un sorcier numérique ».
Plus récemment, en février 2025, la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC), en étroite collaboration avec la Préfecture de Police d’Abidjan, a organisé des conférences de sensibilisation aux dangers des réseaux sociaux, abordant notamment les menaces sexuelles en ligne ainsi que les fake news.
L’unité spéciale de veille numérique « Alerte 100 », créée au sein de la Police nationale, a pour mission de détecter et contrer les campagnes de désinformation en ligne. Après avoir identifié une vaste opération coordonnée visant à diffuser de fausses informations sur l’état de santé du président Alassane Ouattara, l’unité s’est chargée de mener l’enquête et de traquer les activistes et cybermilitants impliqués.
Les acteurs semeurs de troubles et de confusion
Toutes les enquêtes menées par les autorités ont permis d’identifier clairement les acteurs impliqués.
Un profil burkinabé aurait diffusé une fausse capture d’écran attribuée à France 24, le 31 mars 2025, utilisant une technique de désinformation appelée « Doppelgänger ». Cette stratégie consiste d’abord à renforcer une rumeur en laissant croire qu’elle a été relayée par un média réputé fiable, puis à discréditer ce même média après avoir révélé qu’il s’agissait d’une fake news.
D’autres personnalités, telles que Maïmouna Camara (alias « La Guêpe ») et le cyberactiviste « Souley de Paris B-52 », tous deux liés au mouvement GPS, ont activement relayé et attisé cette rumeur.
Par la suite, l’information a été amplifiée par des pages connues pour leur propagation régulière de fake news, notamment « Ma Patrie Mon Combat » et « Esprit Africain ».
Selon l’unité spécialisée Alerte 100, il est évident qu’il s’agit d’une opération de manipulation médiatique coordonnée. L’enquête approfondie menée par cette unité a permis de remonter à l’auteur initial de la fausse capture d’écran de France 24, identifié sous le nom de « Tingin-Biiga ».
Défis et perspectives
Malgré les mesures prises par la Côte d’Ivoire pour contrer la désinformation, la régulation des réseaux sociaux reste très complexe, notamment sur des plateformes comme WhatsApp, très populaire. Les campagnes de désinformation évoluent constamment et demeurent un défi majeur, nécessitant une vigilance accrue et une adaptation continue des stratégies gouvernementales.
Coffee beans from Côte d’Ivoire
La nature dynamique de la désinformation exige donc une approche proactive et coordonnée afin de préserver durablement la cohésion sociale et la stabilité nationale.
F. Kouadio – Cap’Ivoire Info
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