Le rapport souligne un optimisme prudent auprès des investisseurs en ce qui concerne les perspectives du paysage africain du capital-investissement durant les prochaines années, malgré les inquiétudes liées à la volatilité des monnaies sur le continent et les incertitudes géopolitiques mondiales.
54% des General Partners (GP), une catégorie d’investisseurs qui participent à la gestion des fonds de capital-investissement, pensent que l’Afrique sera plus attrayante que tous les autres marchés émergents au cours des cinq prochaines années, selon un rapport publié le jeudi 17 avril 2025 par l’Association africaine de capital-investissement et du capital-risque (AVCA).
Intitulé « AVCA Investors Sentiment & Outlook 2025 », le rapport se base sur une enquête réalisée auprès des deux catégories d’investisseurs dans le paysage africain du capital-investissement : les General Partners, un terme qui désigne principalement les sociétés de gestion d’un fonds d’investissement, et les Limited Partners (LP), soit les investisseurs apportant des capitaux à une société de capital-risque ou à une firme de private equity dans l’espoir de générer un bénéfice, sans participer à la gestion opérationnelle des véhicules d’investissement. Les investisseurs sondés sont basés dans toutes les régions du monde.
Le rapport révèle que 59% des GP sont optimistes quant à l’activité d’investissement en 2025, et que les levées de fonds constituent la première priorité de 71% d’entre eux.
Plus de 65% de répondants appartenant à cette même catégorie d’investisseurs ont cité l’Afrique du Sud et le Kenya comme étant les marchés les plus attrayants, loin devant l’Egypte et le Nigeria (environ 50% des investisseurs interrogés pour chaque pays).
L’énergie (50%), les biens de consommation (49%) et les soins de santé (45%) sont cités comme étant des cibles prioritaires.
La principale préoccupation macroéconomique des General Partners reste la volatilité des taux de change sur le continent (84% des répondants). Viennent ensuite les politiques de l’administration américaines (59%), en particulier en ce qui concerne les gels de financement orientés vers des organisations et des institutions qui « dérisquent » habituellement les investissements en Afrique.
Le rapport montre en outre que 56% des Limited Partners sont optimistes quant à l’activité d’investissement en 2025, même si 20% d’entre eux se disent optimistes quant aux perspectives de sortie.
Une écrasante majorité (plus de 90%) de ces investisseurs qui ne sont pas actifs dans la vie des fonds d’investissement prévoient d’ailleurs de maintenir ou d’augmenter l’allocation de capitaux à l’Afrique au cours des trois prochaines années. Le private equity et le capital-risque restent dominants dans les plans d’allocation (56% des objectifs en matière d’allocation de capitaux), mais les véhicules d’investissement spécialisés dans les infrastructures et la dette privée gagnent aussi en popularité.
Le co-investissement apparaît comme la principale opportunité d’investissement pour les Limited Partners (70%), alors que le secteur financier reste le plus attractif à leurs yeux (60%). La volatilité des devises (76%) et les incertitudes géopolitiques croissantes (72%) sont par ailleurs les principales préoccupations macroéconomiques de cette catégorie d’investisseurs.
Walid Kéfi