
Dans un contexte régional marqué par des tensions et des incertitudes, le président ivoirien Alassane Ouattara réaffirme son attachement à la coopération avec les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). A l’occasion de la visite du président sierra-léonais Maada Bio, nouveau président en exercice de la CEDEAO, il appelle au dialogue, à la préservation de la paix et à la relance des mécanismes d’intégration régionale, notamment au sein de la rivière Mano.
« Je suis heureux d’accueillir mon frère, le Président Maada Bio de la République de Sierra Leone. Comme vous le savez, le Président Maada Bio a été porté à la tête de la CEDEAO en juin dernier. C’était un sommet auquel je n’ai pu participer en raison des activités ici, notamment le congrès de mon parti.
Je voudrais tout d’abord présenter toutes mes félicitations au Président Maada Bio et lui dire qu’il peut compter sur notre soutien pour l’importante charge qui lui a été confiée. La CEDEAO est dans une situation difficile, comme nous le savons tous, et je l’ai rassuré que la Côte d’Ivoire fera tout pour que la situation ne se détériore pas davantage. Nous avons passé en revue les défis qui sont les nôtres.
En tant que Président en exercice de la CEDEAO, le Président fait le tour des États membres pour recueillir les avis et les recommandations des chefs d’État avant d’aller voir les pays de l’Alliance des États du Sahel. Ces pays, je lui ai dit, sont des pays frères, certains sont des pays voisins, et nous tenons à maintenir notre coopération dans tous les domaines. Avec ces pays, nous sommes malheureux de voir que la situation est difficile actuellement.
Chez nos pays frères, bien sûr, tout ce qui sera fait pour nous rapprocher sera une très bonne chose. La sous-région elle-même a des difficultés parce que le monde est incertain, parce que les incertitudes sont de tous les domaines, que ce soit le domaine économique, le domaine monétaire, le domaine de la sécurité. Nous sommes d’accord que l’Afrique de l’Ouest devrait tout faire pour maintenir la situation de la CEDEAO.
La CEDEAO est une communauté qui a rendu beaucoup de services aux pays voisins, à tous les pays membres, je devrais dire, et nous sommes confiants que si nous arrivons à renouer le dialogue avec ces pays, ceci sera une très bonne chose pour le peuple de la CEDEAO. Bien sûr, j’ai indiqué à M. le Président notre point de vue sur toutes ces questions. De dire que la Côte d’Ivoire a toujours fait preuve d’ouverture.
Nous souhaitons que non seulement les États, mais le secteur privé des pays soient également en contact et que l’on puisse essayer de renforcer cette fraternité qui a toujours été la nôtre. Évidemment, en raison de cette situation difficile, politiquement, la situation économique dans la sous-région n’est pas très heureuse. Nous avons considéré que la paix et la sécurité de la sous-région doivent être une priorité, ainsi que la lutte contre la piraterie maritime.
Nous avons également évoqué le cas de la Mano River, qui est une organisation comprenant la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Libéria, et que nous devons tout faire pour réactiver l’activité de la Mano River. C’est une organisation qui a de l’intérêt de tous les pays membres. Nous sommes convenus que nous espérons qu’après les élections en Guinée, en fin d’année, les chefs d’État de la Mano River Leone pourront se rencontrer dès l’année prochaine.
Monsieur le Président, je voudrais vous dire à quel point je suis heureux de vous recevoir et de vous faire tous mes bons vœux. Toutes mes félicitations d’abord. J’espère que votre présidence nous permettra d’avancer encore plus vers la solution des incompréhensions qui marquent maintenant les relations entre la CEDEAO et certains des pays frères. »
Je vous remercie.