Affaire 4e mandat : Gbagbo lance un message à Ouattara

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L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, dont la candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 a été rejetée par le Conseil constitutionnel, réitère de façon ferme son opposition à un « 4e mandat » d’ Alassane Ouattara.  

M. Gbagbo « demeure convaincu qu’il est encore temps de privilégier la paix, et d’ouvrir la voie à un dialogue sincère. Mais, il reste tout aussi ferme : il ne peut et ne doit pas y avoir de quatrième mandat », a dit jeudi Me Habiba Touré, son porte-parole, face à la presse.

  • Il souhaite rappeler au président Alassane Ouattara que « leur dernière confrontation électorale a été douloureuse pour la Côte d’Ivoire, précisément parce que la Constitution n’avait pas été respectée. Et, les cicatrices de cette période ne se sont pas encore refermées », a-t-elle ajouté.

L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a fait observer qu’« il ne faut pas croire que l’on est fort parce que l’on tient momentanément les institutions et les armes. On n’est jamais fort tout le temps. Et surtout, on n’est jamais plus fort que le peuple », a dit son porte-parole.

Me Habiba Touré a fait le point des activités menées ces derniers jours par le leader du PPA-CI (opposition), Laurent Gbagbo, notamment les consultations qu’il a engagées avec de nombreux acteurs politiques à la suite de la décision du Conseil Constitutionnel rendue le 8 septembre 2025.

« En sa qualité d’ancien chef d’État, il a tenu à échanger avec plusieurs des personnalités dont les dossiers ont été déclarés irrecevables, afin de recueillir leurs analyses, leurs préoccupations et leurs propositions face à cette décision lourde de conséquences », a-t-elle confié.

De ces discussions, dira-t-elle, deux principales options ont été évoquées : « D’une part, l’idée de prendre le régime RHDP à son propre piège en soutenant collectivement l’un des candidats retenus à l’élection présidentielle d’octobre 2025 ».

« A cet égard, Laurent Gbagbo tient à rappeler qu’il n’avait jamais soutenu, ni de près ni de loin, un prétendu ‘plan de précaution’ », a-t-elle dit.
D’autre part, il y a  « la nécessité de résister, par des actions démocratiques, pour exiger des élections inclusives et le respect de la Constitution ».

Le président du PPA-CI, Laurent Gbagbo, a « entendu chacune de ces propositions. Mais, la première, bien que pertinente en théorie, n’a pas prospéré, car elle ne faisait pas l’unanimité, ni parmi les candidats exclus, ni parmi nos concitoyens ».

« De plus, il faut le dire clairement, les candidats retenus par le Conseil constitutionnel ne sont pas ceux investis par les grands partis politiques du pays. Dès lors, il n’y avait ni consensus, ni légitimité suffisante pour bâtir une telle stratégie », a-t-elle rapporté.

« La seconde option, celle d’actions démocratiques et pacifiques, s’est imposée comme la voie à suivre. Car notre véritable adversaire, ce n’est pas tel ou tel candidat : c’est le régime RHDP, avec à sa tête Monsieur Alassane Ouattara, qui semble vouloir transformer la Côte d’Ivoire en un royaume personnel, où la Constitution n’est plus une boussole mais un obstacle à contourner », a-t-elle poursuivi.

Pour Laurent Gbagbo, « ce qui est en jeu, c’est la survie de notre démocratie, c’est le respect de nos libertés publiques, c’est l’avenir même de notre Nation », a relevé Me Habiba Touré. Partant, « la véritable responsabilité des démocrates n’est pas de chercher une échappatoire, mais de tenir debout face à l’épreuve ».

« En validant un quatrième mandat anticonstitutionnel et en écartant 55 candidats, dont ceux des principaux partis d’opposition, c’est le principe d’égalité devant la loi qui a été foulé aux pieds. Et ainsi on a privé le peuple de son droit souverain de choisir librement son dirigeant », a-t-elle martelé.

L’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo, « insiste avec force : il n’est pas trop tard. Il est encore temps de rompre avec cette logique de confiscation. Il est encore temps de revenir aux fondamentaux de la démocratie : la souveraineté du peuple, l’égalité de tous devant la loi, et la vérité des urnes », a-t-elle déclaré.

AP/Sf/APA

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