En Côte d’Ivoire, l’ANSSI dément la prétendue démission de Chantal Camara, présidente de la Cour constitutionnelle.
Un message largement relayé samedi sur les réseaux sociaux affirmait que Chantal Camara, présidente de la Cour constitutionnelle de Côte d’Ivoire, aurait présenté sa démission dans une lettre adressée au chef de l’État, Alassane Ouattara.
Une « pression insoutenable »
Selon la publication diffusée principalement sur des réseaux sociaux burkinabè, Mme Camara aurait invoqué des « tensions liées au processus électoral », une « pression insoutenable » et une « vie privée menacée » pour justifier son départ. Le texte attribuait même à la magistrate des propos de regret face à une décision jugée « inévitable ».
Dans la supposée lettre de démission datée du 10 septembre 2025, adressée au président Ouattara et présentée comme signée par Mme Camara, il est écrit :
« Suite aux récentes tensions liées au processus électoral, mettant en cause la Commission Électorale Indépendante, je me vois dans l’obligation, avec regret, de renoncer au chemin que nous avons engagé ensemble. »
Le texte poursuit en évoquant « une charge de travail devenue trop lourde » qui aurait affecté « sérieusement » sa vie privée et mis en péril sa personne.
Fortes tensions
Proche du président Alassane Ouattara et membre de son parti, Chantal Nanaba Camara, 71 ans, occupe une position clé dans l’arbitrage politique du pays. Première femme à présider la Cour constitutionnelle, elle a proclamé, le 8 septembre, la liste définitive des candidats à la présidentielle.
Sur 60 dossiers déposés, seuls cinq ont été retenus, dont celui du président sortant, candidat à un quatrième mandat. Les candidatures de figures majeures de l’opposition, telles que Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, ont été écartées, une décision irrévocable mais qui alimente de fortes tensions.
C’est dans ce climat tendu qu’a surgi l’information relative à sa supposée démission, vite démentie toutefois par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI-CI), qui l’a formellement qualifiée de fausse nouvelle.
« Il s’agit de fausses informations diffusées par des acteurs de la désinformation dans le but de créer la psychose au sein de la population », précise l’agence, dans un communiqué diffusé le 14 septembre, où elle met en garde contre la circulation de ces contenus trompeurs.
Ainsi, à ce jour, aucune démission de Chantal Camara n’a été confirmée. L’information relayée sur plusieurs pages Facebook est une intox.