Après le séisme qui a fait plus de 2000 morts sur son sol, le Maroc a accepté l’aide de plusieurs pays, mais pas encore celle de la France. Ministres et députés Renaissance nuancent la situation, révélatrice de tensions diplomatiques.
POLITIQUE – « Permettez-moi de vous dire que c’est vraiment une mauvaise querelle ». Interrogée ce lundi 11 septembre sur BFMTV, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna appelle à ne pas créer de « mauvaise polémique » autour de l’aide éventuelle de la France au Maroc après le séisme dévastateur.
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, ministres et députés de la majorité préfèrent minimiser les raisons pour lesquelles le Maroc n’a pas demandé d’aide de Paris alors qu’il a accepté celles de l’Espagne et du Royaume-Uni. « Le Maroc n’a refusé aucune aide, aucune proposition. Ce n’est pas comme ça qu’il faut présenter les choses », a-t-elle déclaré, martelant que « le Maroc est souverain ». « Il est seul en mesure de déterminer quels sont ses besoins et le rythme auquel il souhaite que des réponses soient apportées », a-t-elle ajouté.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a quant à lui indiqué sur France 2 ce lundi que, si la France se tient prête à apporter son aide, « le Maroc a une grande protection civile et est capable de répondre à ce genre de difficultés tout seul. »
Le ministre de la transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guérini a préféré balayer la polémique d’un revers de la main : « Je crois que ce n’est pas le moment pour parler de politique internationale », a-t-il affirmé sur le plateau de Public Sénat.
Les relations entre la France et le Maroc sont difficiles depuis que le président Emmanuel Macron s’efforce de se rapprocher avec l’Algérie. Depuis des mois, il n’y a plus d’ambassadeur du Maroc en France et la visite du président français au Maroc ne s’est toujours pas concrétisée.
La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a cependant annoncé ce lundi une aide de 5 millions d’euros pour aider les ONG qui sont actuellement « sur place ». Cette aide financière est débloquée via les fonds de réserve du ministère des Affaires étrangères pour que « les ONG sur place puissent travailler ».
Le ministère de l’Intérieur a indiqué ce lundi 11 septembre en milieu de soirée un nouveau bilan, faisant état de 2862 morts. La secousse a également fait 2.562 blessés selon la même source. Un précédent bilan publié plus tôt lundi faisait état de 2.681 morts et 2.501 blessés.
Avec HuffPost et AFP