Plusieurs comptes liés à l’AES affirment que le général Chérif Ousmane aurait disparu. L’armée ivoirienne et l’ANSSI démentent formellement, dénonçant une fausse information destinée à semer la confusion.
Depuis le 6 novembre 2025, plusieurs comptes actifs sur les réseaux sociaux, notamment en provenance de pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont diffusé une série de messages affirmant que le général de brigade Chérif Ousmane, chef d’état-major de l’armée de terre ivoirienne, serait « porté disparu » ou même « mort dans un crash d’hélicoptère à la frontière ivoiro-burkinabè ».
Ces publications, largement relayées sur Facebook, X (ancien Twitter) et Telegram, se basent sur un faux communiqué prétendument émanant de l’État-major général des armées.
Un faux communiqué attribué à l’armée
Dans ce document, largement partagé sous le logo des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), il est indiqué que « le général Shérif Ousmane est absent de son poste depuis le 5 novembre 2025 », et qu’« une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de cette absence ».
Le texte porte également la mention « Fait à Abidjan le 8 novembre 2025 » et se termine par une signature falsifiée du chef d’état-major général des armées.
Très vite, plusieurs pages pro-AES ou se présentant comme « médias panafricanistes » ont amplifié la rumeur. La page Afrique Tribunes, par exemple, a publié un long article titré : « Où est passé le général Chérif Ousmane ? », suggérant que le militaire pourrait avoir « péri dans le crash d’un hélicoptère transportant des terroristes » ou « été victime d’un empoisonnement ».
Un incident technique sans victime
Les rumeurs s’appuient sur un fait bien réel : le 27 octobre 2025, un hélicoptère MI-24D de l’armée ivoirienne a connu une panne technique à Korhogo, dans le nord du pays.
Dans un communiqué officiel, le chef d’état-major général des armées, le général de corps d’armée Lassina Doumbia, a expliqué que l’appareil « a fait l’objet d’une panne technique au décollage, sur la piste de l’aéroport de Korhogo » avant d’effectuer « un posé d’urgence ».
« L’appareil, qui venait d’entamer sa phase d’ascension, a dû effectuer un posé d’urgence. Cet incident n’a fait aucune victime parmi les membres d’équipage ni au sein du personnel présent sur la zone aéroportuaire », précise le communiqué officiel.
Aucune mention n’a été faite de la présence du général Chérif Ousmane à bord de l’aéronef. L’incident s’est limité à une défaillance mécanique lors d’un vol d’entraînement de routine.
Une « fake news fabriquée »
Face à la propagation de ces allégations, les autorités ivoiriennes ont réagi dès le 8 novembre. Dans une publication via Alertes 100, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI-CI) a fermement démenti l’existence du communiqué et rappelé que « le document diffusé est un faux communiqué, rédigé dans le but de tromper l’opinion publique et de semer la confusion au sein des forces armées ».
« Cette fausse publication prétend qu’un communiqué officiel de l’État-major général des armées aurait annoncé la désertion du général de brigade Shérif Ousmane. Le document diffusé est un faux. Il n’émane pas de l’État-major », précise le message officiel.
L’agence gouvernementale a appelé les internautes à faire preuve de vigilance et à vérifier les informations auprès des canaux officiels — notamment les communiqués de l’État-major général des armées, du ministère de la Défense et du gouvernement.
Une figure sensible du dispositif sécuritaire
Nommé chef d’état-major de l’armée de terre le 28 décembre 2023 par décret présidentiel, le général de brigade Chérif Ousmane est une figure connue de l’armée ivoirienne. Ancien comzone de Bouaké pendant la rébellion des Forces nouvelles, il fait partie de cette génération d’ex-commandants intégrés dans la hiérarchie militaire après la crise postélectorale de 2010-2011.
Sa nomination à la tête de l’armée de terre en décembre 2023 avait été perçue comme une marque de confiance du président Alassane Ouattara envers un fidèle du régime, également réputé proche du commandement central.
Selon plusieurs observateurs sécuritaires contactés par notre rédaction, cette fausse information s’inscrit dans une campagne plus large de désinformation visant la Côte d’Ivoire, régulièrement accusée par certains médias proches de l’AES d’être « un relais de la France » en Afrique de l’Ouest.
Samuel KADIO























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