Le député ivoirien, Assalé Tiémoko, dont la candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 a été rejetée par le Conseil constitutionnel, annonce qu’à l’ouverture de la 2e session parlementaire en octobre 2025, il déposera une proposition de loi visant à modifier le Code électoral.
« En tant que député, à l’ouverture de la deuxième session parlementaire en octobre prochain, je déposerai une proposition de loi visant à modifier le code électoral », a dit Assalé Tiémoko pour qui, il faut supprimer ou réformer le parrainage citoyen.
« Le Conseil constitutionnel nous a attribué 33 727 parrainages au total, dont 11 558 ont été annulés sous prétexte de faux numéros de CNI ou de doublons », a écrit sur sa page Facebook le député-maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko.
Pour lui, « il reste un point non éclairé : le total des parrainages que nous avons déposés est de 41 906 », martelant qu’ « entre ce que nous avons présenté, validé par procès-verbal, et ce que le Conseil nous a finalement reconnu, il existe un écart de 8 179 parrainages qui ont soudainement disparu ».
« Où sont passés ces 8 179 parrainages ? Nous n’obtiendrons probablement jamais de réponse à cette question et ce n’est pas juste », a-t-il lancé, estimant qu’ « une décision de justice ne peut véritablement profiter à la société que si elle est dépourvue de l’ombre du soupçon », d’où « la justice se doit d’être transparente, irréprochable, afin de préserver la confiance et la légitimité ».
Il a martelé que « pour mettre fin au rêve, à la vie et à la carrière politique d’un citoyen, même provisoirement, il faut agir avec une transparence totale. La confiance dans le processus démocratique exige rigueur et honnêteté, rien de moins ».
« Nous venons tous de prendre conscience que le parrainage citoyen, conçu comme un outil destiné à vérifier l’ancrage national d’un candidat à l’élection présidentielle, peut finalement se muer en une arme d’élimination des candidats gênants », a-t-il ajouté.
« Mon objectif : introduire le principe du contradictoire dans le processus de vérification des parrainages, en permettant au candidat ou à son représentant légal d’être présent au Conseil constitutionnel lors des vérifications techniques », a-t-il poursuivi.
Le député ivoirien dont la candidature a été déclarée irrecevable affirme que « nous ne pouvons pas effacer le sacrifice de chaque citoyen, ni décider de son destin politique, en un seul clic. (Car), la justice et la démocratie commandent que chaque étape soit transparente et équitable ».
« Je sais que cette proposition de loi, comme toutes celles que j’ai déposées depuis 2022, aura probablement le même sort : l’oubli ou le rejet. Mais, je la déposerai, pour l’histoire, pour l’intégrité de notre système démocratique », a-t-il fait savoir.
« Je suis également déterminé à saisir la Cour de Justice de la CEDEAO pour demander la suppression de ce parrainage, si l’Assemblée nationale devrait continuer à rester fermée à toute réflexion sur une question aussi importante », a-t-il laissé entendre.
Il a rappelé que « c’est en raison de ces incertitudes sur le parrainage citoyen que des acteurs politiques et de la société civile au Sénégal, ont demandé sa suppression auprès de la Cour de Justice de la CEDEAO, ce qui a été obtenu ».
« Nous ne pouvons pas en 2030 confier, encore, notre avenir à un processus aussi flou et incertain. La transparence est la seule voie pour garantir une démocratie saine et respectée. Ceux qui ont conçu ce système en Côte d’Ivoire n’ont pas servi la démocratie, bien au contraire », a-t-il affirmé.
Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’Guessan, dont la candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 a été rejetée, a dénoncé le jeudi 11 septembre 2025, « une élimination politique arbitraire », face à la presse.
L’ex-Premier ministre ivoirien, M. Pascal Affi N’Guessan, entend saisir le procureur de la République pour la suspension du processus électoral, après invalidation de plusieurs parrainages citoyens, provoquant le rejet de son dossier de candidature.
Le Conseil constitutionnel a jugé irrecevable, le lundi 8 septembre 2025, la candidature du leader du FPI. Sur 37 412 parrainages requis, l’institution a conservé 16 908 et invalidé 29 638 parrainages, soit 21 143 pour numéros de Cartes Nationales d’Identité (CNI) erronés.
Pour M. Affi, ces chiffres sont « hallucinants », estimant que son dossier a été rejeté sur la base d’éléments que le FPI « récuse avec fermeté », parce qu’« aucune des données livrées dans l’arrêt du Conseil constitutionnel ne correspond à notre dossier de parrainages, le vrai, celui que nous avons déposé devant la Commission électorale indépendante. »
AP/Sf/APA