Présidentielle en Côte d’Ivoire : En France, le député Aurélien Taché exprime ses inquiétudes et attire l’attention du gouvernement français.

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La situation politique en Côte d’Ivoire préoccupe au-delà des frontières. En France, le député Aurélien Taché exprime ses inquiétudes et attire l’attention du gouvernement français.
La situation politique en Côte d’Ivoire préoccupe au-delà des frontières. En France, le député Aurélien Taché exprime ses inquiétudes et attire l’attention du gouvernement français.

À moins de six mois de la présidentielle ivoirienne, la tension monte à l’international. Le député français Aurélien Taché (membre de La France insoumise) a posé une question écrite au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de son pays pour dénoncer ce qu’il considère comme de graves atteintes à la démocratie en Côte d’Ivoire. Dans sa lettre datée du 13 mai 2025, il exige un audit indépendant de la liste électorale.

Le président Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, ne s’est pas encore déclaré candidat, mais a exprimé son « désir de continuer à servir » la Côte d’Ivoire. L’élu français l’accuse de vouloir « brigue[r] un 4e mandat inconstitutionnel », en violation de la limitation des mandats prévue par la Constitution ivoirienne. 

Des irrégularités majeures

Le cadre du parti de Jean Luc Mélenchon pointe également l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition : Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Tidjane Thiam et Charles Blé Goudé, tous écartés du processus électoral, principalement en raison de condamnations judiciaires ou de radiations administratives.

Mais l’élément central de son interpellation reste la fiabilité de la liste électorale provisoire, publiée par la CEI en avril 2025. Selon Aurélien Taché, celle-ci comportait des irrégularités majeures : l’inscription massive de personnes décédées, d’électeurs fictifs ou de doublons atteindrait, selon un rapport du PPA-CI, un taux alarmant de 75 % de fraudes potentielles sur les six millions d’inscrits.

« Ces accusations portées par les oppositions ivoiriennes sont avérées, alors on ferait face à un système de fraude électorale généralisée », écrit-il dans sa missive, ajoutant que « la vie démocratique ivoirienne n’est aujourd’hui pas claire ».

Absence de transparence 

Le député revient également sur le projet d’appui européen au fichier d’état civil, censé renforcer la fiabilité du processus électoral. Financé par la France et l’Union européenne à hauteur de 5 millions d’euros, ce programme mené avec l’ONECI (Office national de l’état civil et de l’identification) et CIVIPOL (opérateur du ministère français de l’Intérieur), reste opaque selon lui. Il dénonce l’absence de transparence sur les résultats, les dépenses et les évaluations de ce projet, pourtant censé être achevé en 2023.

Face à ces constats, le député de la circonscription de Cergy réclame que la France conditionne son aide au respect des principes démocratiques et à la mise en œuvre d’un audit électoral indépendant, rigoureux et dans les plus brefs délais.

Cette sortie intervient alors que l’opposition ivoirienne multiplie les mises en garde sur les risques de verrouillage du scrutin d’octobre 2025, dans un contexte marqué par une méfiance persistante envers la Commission électorale indépendante (CEI) et le gouvernement.

Le gouvernement français de même que les autorités ivoiriennes n’ont pas encore réagi, mais ce nouvel épisode pourrait fragiliser davantage la crédibilité du processus électoral ivoirien aux yeux des partenaires internationaux.

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