En séjour privé en France depuis le 4 juillet, le président ivoirien Alassane Ouattara est attendu ce mercredi 16 juillet à l’Élysée pour un déjeuner en tête-à-tête avec son homologue français Emmanuel Macron.
Une rencontre informelle, mais lourde de signification, à trois mois de l’élection présidentielle ivoirienne.

Le rendez-vous, non inscrit à l’agenda officiel du chef de l’État français, devrait permettre d’évoquer la situation politique tendue en Côte d’Ivoire. L’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition – dont Tidjane Thiam, écarté de la liste électorale en avril – suscite des inquiétudes à Paris, où l’on redoute une répétition des tensions observées lors du scrutin de 2020.
Malgré les tentatives de médiation, notamment via Macky Sall, ex-président du Sénégal, et Nicolas Sarkozy, proche de Ouattara, ce dernier campe sur sa position, invoquant une décision « indépendante de la justice ». La mise à l’écart de Thiam, comparée en privé à celle de Marine Le Pen en France, alimente cependant la méfiance des partenaires internationaux.
L’Union européenne et les États-Unis s’inquiètent également du rétrécissement de l’espace démocratique à Abidjan, aggravé par l’arrestation récente de plusieurs cadres du PDCI-RDA. Le président ivoirien, qui devrait annoncer dans les semaines à venir sa candidature à un quatrième mandat, reste sourd aux appels à l’ouverture.
Ce déjeuner confidentiel à l’Élysée constitue donc un ultime signal diplomatique : Paris souhaite un scrutin apaisé, inclusif et crédible. À son issue, Ouattara devrait regagner Abidjan dans la soirée.
Avec Africa Intelligence