Ouattara face à la fronde de l’opposition pour un 4e mandat

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La course du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, vers un quatrième mandat à la présidence de la République, est décriée par l’opposition, qui dénonce une candidature anticonstitutionnelle, ce qui suscite une tension politique autour de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.

Ce samedi 11 octobre 2025, au lendemain de l’ouverture officielle de la campagne pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, Alassane Ouattara lance sa campagne à Daloa, dans l’Ouest ivoirien, une zone considérée comme un fief de l’opposition.

Alassane Ouattara, le président du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, pouvoir), part à ces élections avec un maillage territorial important. Son parti a remporté un succès électoral significatif lors des dernières élections législatives, municipales et régionales.

A l’issue des élections législatives de 2021, le RHDP a remporté 137 sièges sur 255 à l’Assemblée nationale. Au niveau des municipales, en 2023, le parti a obtenu 123 postes de maire sur 201 communes. Le RHDP a conquis 25 des 31 conseils régionaux.

Ce maillage du RHDP s’explique par l’efficacité de ses stratégies, l’attrait du leadership du président Alassane Ouattara et sa capacité à nouer de nouvelles alliances. Le parti a, par ailleurs, accueilli, d’importantes défections au sein des partis d’opposition, renforçant encore son influence et ses membres.

Une opposition divisée

Les deux principaux partis de l’opposition, à savoir le PDCI et le PPA-CI, n’entendent pas apporter de soutien aux candidats proches de l’opposition, notamment Mme Simone Ehivet, M. Ahoua Don-Mellon, des transfuges du parti de Gbagbo, M. Jean-Louis Billon, un cadre du PDCI, et Mme Henriette Lagou.

Dans une déclaration, Dr Bredoumy Soumaila, le porte-parole du PDCI a déclaré que M. Jean-Louis Billon, candidat et cadre influent du parti, « attaque aujourd’hui l’autorité du président Thiam, le PDCI en tant que parti politique ne peut pas soutenir un tel candidat ».

« Donc, que les militants sachent qu’il n’est pas question, en tout cas pour les informations que le président Thiam m’a données, de lancer un appel pour soutenir M. Billon. Il a toujours voulu être candidat indépendant, qu’il assume et qu’il s’adresse au peuple de Côte d’Ivoire et on verra à la fin le score qu’il va avoir et s’il peut négocier », a-t-il martelé.

Le candidat à la présidentielle du 25 octobre 2025, Don-Mello, un ex-cadre du PPA-CI, parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, lui, ne peut également bénéficier du soutien de cette formation politique, où il a été exclu.

Ahoua Don-Mello avait suggéré une candidature de précaution. Son idée a été diffusée dans la presse, une démarche que son mentor Laurent Gbagbo n’a pas appréciée. Après qu’il se soit déclaré candidat à la présidentielle, il a été aussitôt limogé du PPA-CI.

Pour Blé Goudé, le président du Cojep, qui a décidé de battre campagne pour l’ex-Première dame Simone Ehivet, il estime que le changement est possible qu’à travers les urnes, invitant ses partisans à voter pour cette dernière. La fragmentation de l’opposition avantage le RHDP.

Boycott et défi de participation

Lors de l’élection présidentielle de 2015, sur 6 millions d’électeurs, quelque 3 000 électeurs ont pris part au scrutin, soit la moitié des inscrits. En 2020, l’opposition a boycotté le scrutin réfutant la candidature pour un 3e mandat d’Alassane Ouattara, déclaré vainqueur avec 95,31 % des voix. Le taux de participation a été de 53,90 %.

L’on observe depuis 2015, un bloc d’électeurs situé entre 4 000 et 5 000 qui ne partagent pas la vision d’Alassane Ouattara, ne s’intéressent pas au vote en Côte d’Ivoire. Cela pourrait faire baisser le taux de participation.

Pour cette année 2025, 8,7 millions d’électeurs figurent sur la liste électorale. Le PDCI et le PPA-CI, les principaux partis de l’opposition n’entendent pas engager leurs partisans à ces joutes électorales, dénonçant une « exclusion » de leurs leaders, MM. Gbagbo et Tidjane Thiam.

Le défi pour Alassane Ouattara, qui a une posture confortable, et qui vise le triomphe au premier tour, doit mobiliser davantage d’électeurs dans un contexte où les principaux partis de l’opposition ne sont pas engagés dans ce scrutin.

Toutefois, le taux de participation pourrait connaître un regain du fait que l’ex-Première dame Simone Ehivet, soutenue par Charles Blé Goudé et le candidat Jean-Louis Billon, qui draine des partisans du PDCI, pourraient attirer des électeurs réticents au niveau de l’opposition.

AP/Sf/APA

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