
Selon le ministre d’Etat, Ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, la situation sécuritaire dans les zones frontalières, notamment au Nord du pays, est préoccupante.
La sécurité dans les zones frontalières au Nord de la Côte d’Ivoire demeure une préoccupation majeure pour les autorités ivoiriennes. Le ministre d’État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, l’a confirmé dans une interview accordée au quotidien Fraternité Matin, tout en assurant que la situation reste sous contrôle grâce à un dispositif militaire et sécuritaire renforcé.
Situation préoccupante, mais sous contrôle
« La situation est préoccupante mais sous contrôle », a-t-il affirmé d’entrée de jeu, soulignant que des tensions peuvent parfois survenir avec les forces armées des pays voisins. Toutefois, ces différends sont rapidement réglés par la voie diplomatique, dans un esprit de coopération et de maintien de la stabilité régionale.

Pour faire face aux menaces terroristes qui pèsent sur le Nord frontalier, la Côte d’Ivoire a mis en place une Zone opérationnelle Nord (ZON), placée sous le commandement direct du Chef d’état-major général des Armées. Ce dispositif stratégique est composé de Groupements tactiques interarmées, chargés de missions permanentes de surveillance et de reconnaissance.
Ces opérations visent à détecter rapidement toute velléité hostile et à neutraliser d’éventuelles menaces avant qu’elles ne se concrétisent
Ces opérations visent à détecter rapidement toute velléité hostile et à neutraliser d’éventuelles menaces avant qu’elles ne se concrétisent. Parallèlement, un Groupement de lutte contre l’orpaillage illégal a été créé, afin de tarir une source potentielle de financement des réseaux terroristes. Ce mécanisme « à trois vitesses » – surveillance militaire, actions interarmées et lutte contre l’orpaillage – constitue, selon le ministre, une réponse adaptée à la nature des risques sécuritaires dans cette région sensible.

Téné Birahima Ouattara a reconnu que des tentatives d’infiltration persistent. Cependant, grâce à la vigilance des forces déployées et à une posture sécuritaire permanente, aucune attaque d’envergure n’a pu être menée contre le territoire ivoirien ces dernières années.
Des hommes et du matériel pour faire face à toute menace
« Les tentatives existent toujours et à des degrés divers, mais nous n’avons pas eu d’infiltrations ou d’attaques terroristes d’ampleur », a-t-il rassuré, précisant que les forces de défense disposent à la fois des ressources humaines et matérielles nécessaires pour protéger les populations. Les effectifs sont estimés à plus de 55 000 hommes et femmes, répartis entre les Armées et la Gendarmerie nationale.

Le ministre de la Défense a également évoqué l’incident récent impliquant des soldats ivoiriens interpellés par l’armée burkinabè avant d’être relâchés. Il a rappelé que la frontière entre les deux pays reste poreuse et que le processus de délimitation est suspendu.
Il n’est pas rare que des militaires, ivoiriens ou étrangers, franchissent involontairement la ligne frontalière sans intention hostile
Dans ce contexte, il n’est pas rare que des militaires, ivoiriens ou étrangers, franchissent involontairement la ligne frontalière sans intention hostile. Ces situations sont généralement réglées par des discussions directes entre autorités locales, afin de parvenir à une libération rapide et à un retour sécurisé des soldats concernés.

À travers ses propos, Téné Birahima Ouattara a réaffirmé la détermination du gouvernement ivoirien à maintenir la sécurité au Nord, zone stratégique confrontée à des défis transfrontaliers multiples. La combinaison d’un dispositif militaire efficace, d’une coopération régionale renforcée et d’une surveillance accrue reste au cœur de cette stratégie.
Pour les populations frontalières, ces efforts constituent une garantie essentielle de paix et de stabilité, dans un contexte régional marqué par des menaces persistantes.
Adolphe ANGOUA