
La crise est ouverte entre les militaires au pouvoir et Choguel Maïga depuis le limogeage de ce dernier du gouvernement en novembre 2024.
Choguel Kokalla Maïga avait notamment déploré d’être tenu à l’écart des décisions sur le maintien aux commandes des généraux qui avaient initialement promis de rendre le pouvoir à des civils en mars 2024.
Le placement de Choguel Maïga en garde à vue et les faits qui lui sont imputés viseraient selon certains experts, à le museler, à faire taire cette voix qui devient de plus en plus gênante pour les militaires.
Des poursuites judiciaires
L’ancien Premier ministre Choguel Maïga et certains de ses anciens proches collaborateurs sont visés dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’atteinte aux biens publics, quand ils étaient à la primature.
Il s’agit d’allégations émises par un rapport du Vérificateur général de l’Etat. Un argument opportuniste, pense l’analyste politique Burkinabè Bayala Lianhoué :

« Les autorités politiques maliennes ont établi un lien entre les sorties médiatiques multipliées de Choguel et la tentative de coup d’Etat avortée. Il aurait été dans une action civilo-militaire de déstabilisation. Et cette situation s’est présentée comme une aubaine pour accélerer l’accusation portée contre lui par rapport à sa gestion lorsqu’était à la primature« , explique-t-il.
Les anciens proches collaborateurs de Choguel Maïga visés sont l’ancien directeur de cabinet Issiaka Ahmadou Singaré et trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature.
Tout cela dans un contexte agité : Une cinquantaine de militaires dont deux généraux ont été arrêtés ces jours-ci, accusés de vouloir renverser les autorités en place. Nos efforts pour joindre les sources officielles au Mali ont été vains.