Le président Emmanuel Macron dirige une nouvelle cellule interministérielle de crise à Paris.

La France s’est réveillée vendredi dans un décor post-chaotique après une troisième nuit de violences dans plusieurs villes de l’Hexagone. Les agendas du président Emmanuel Macron et de son gouvernement ont été chamboulés. Le recours à l’état d’urgence est désormais évoqué par des responsables politiques, notamment ceux de l’extrême droite.

Les émeutes ont éclaté après que Nahel, 17 ans, a été tué par balle lors d’un contrôle policier, après un refus d’obtempérer à Nanterre, à l’ouest de Paris.

Des moyens supplémentaires

Le président Macron, rentré précipitamment de Bruxelles avant la fin du sommet européen, pour présider une nouvelle cellule interministérielle de crise, s’est dit prêt à adapter le dispositif de maintien de l’ordre sans tabou.

Le chef de l’État a annoncé que des moyens supplémentaires allaient être déployés et a appelé tous les parents à la responsabilité.

Le président français Emmanuel Macron.
Le président français Emmanuel Macron assiste à la réunion d’un Comité interministériel de crise tenu au ministère de l’Intérieur. PHOTO : REUTERS / YVES HERMAN

Il a aussi condamné les auteurs d’une telle instrumentalisation et les violences pures et injustifiables qui n’ont aucune légitimité.

« Il y a une instrumentalisation inacceptable de la mort d’un adolescent, que nous déplorons tous, alors que la période devrait être au recueillement et au respect. »

— Une citation de  Emmanuel Macron, président de la France

M. Macron a également demandé aux réseaux sociaux le retrait de contenus et l’identification d’utilisateurs liés à ces violences urbaines.

Des demandes seront faites partout où c’est utile et à chaque fois que c’est utile, pour avoir l’identité de celles et ceux qui utilisent ces réseaux sociaux pour appeler au désordre ou pour exacerber la violence, a précisé M. Macron.

Des blindés de la gendarmerie en renfort

Peu après la réunion du Comité interministériel de crise tenue au ministère de l’Intérieur, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé le déploiement de véhicules blindés de la gendarmerie.

Des forces mobiles supplémentaires vont en outre être déployées, ont précisé les services de la première ministre à l’AFP.

Les mêmes sources ont indiqué que des événements de grande ampleur mobilisant des effectifs et pouvant présenter des risques d’ordre public en fonction des situations locales seraient annulés. Les bus et les trams, souvent visés par les manifestations de violence, seront également à l’arrêt dans tout le pays à partir de 21 h.

Toutes les hypothèses sont envisagées pour rétablir l’ordre républicain, y compris l’état d’urgence, avait déclaré plus tôt Mme Borne.

L’état d’urgence, qui permet aux autorités administratives de prendre des mesures d’exception comme une interdiction de circuler, avait été déclenché en novembre 2005 après 10 jours d’émeutes dans les banlieues, déclenchées par la mort de deux adolescents, électrocutés dans un transformateur électrique où ils s’étaient cachés pour échapper à la police.

Une voiture brûle à côté d'un groupe de policiers.
Une voiture brûle lors d’affrontements entre policiers et manifestants à Nanterre. PHOTO : GETTY IMAGES / ABDULMONAM EASSA

L’ONU pointe le racisme au sein des forces de l’ordre

C’est le moment pour le pays [la France] de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre, a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.

 

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