Le double coup d’enquête et l’inculpation de son fils créent une période difficile pour Biden

Jeudi, le fils de Biden, Hunter, a été inculpé de fausses déclarations et de possession illégale d’une arme de poing, ouvrant la voie à un procès pénal qui pourrait se dérouler alors que Biden cherche à se réélire. Cela s’est produit deux jours après que les Républicains de la Chambre des représentants ont ouvert une enquête de mise en accusation formelle centrée sur la question de savoir si le président avait bénéficié des relations commerciales de son fils, bien qu’ils aient produit peu de preuves, voire aucune, à cet effet.

Voici ce que signifie l’enquête de mise en accusation

Ni l’enquête ni l’acte d’accusation n’étaient inattendus, mais les développements consécutifs ont souligné les défis auxquels Biden est confronté alors qu’il brigue un second mandat. Il ne fait face à aucune concurrence sérieuse pour l’investiture démocrate, mais certains démocrates sont de plus en plus préoccupés par ses vulnérabilités, notamment son âge, alors que les sondages montrent une course serrée entre lui et Trump, le favori pour l’investiture républicaine.

Les nuages ​​juridiques et politiques qui pèsent sur Hunter Biden s’ajoutent désormais à ces problèmes. « C’est toujours une préoccupation », a déclaré l’ancien sénateur Doug Jones (D-Ala.), un allié de Biden, à propos de l’acte d’accusation de Hunter Biden. « Cela pèse sur lui et sur toute la famille. Le fait est que ce président a mis un point d’honneur à laisser le ministère de la Justice faire son travail et à ne pas intervenir. Les jetons tomberont là où ils vont tomber.

Les procès criminels de Trump découlant de ses efforts pour annuler les résultats des élections de 2020 et sa prétendue mauvaise gestion de documents classifiés ont largement éclipsé les défis de Biden jusqu’à présent. Mais une enquête de mise en accusation et l’inculpation d’un membre de sa famille immédiate, en particulier dans une succession aussi rapide, représentent une paire de revers frappants pour un président, une réalité qui pourrait devenir plus évidente avec le lancement officiel de la procédure devant le tribunal et au Capitole.

Jones a déclaré qu’il pensait que le procès aboutirait à une résolution favorable pour Hunter Biden. En attendant, a-t-il prédit, le président restera concentré sur la vente de son bilan aux électeurs.

«C’est important et historique», a déclaré l’ancien sénateur à propos des réalisations de Biden. « C’est sur cela qu’il va courir. Je ne pense pas que le peuple américain s’en souciera si un fils est accusé d’une infraction liée aux armes à feu.

Certains Républicains voient plutôt un problème pour le président.

« Biden a eu beaucoup de mal à trouver un élan alors qu’il se dirige vers sa candidature à la réélection », a déclaré Jesse Hunt, stratège républicain et ancien directeur des communications de l’Association des gouverneurs républicains. «C’est une nouvelle évolution troublante pour lui, alors que les électeurs remettaient déjà en question sa compétence. Cela leur donne une raison supplémentaire de le regarder sous un jour négatif.

L’acte d’accusation de Hunter Biden fait suite à l’ échec d’un accord dans lequel il aurait plaidé coupable de deux délits fiscaux tout en admettant la possession illégale de l’arme, mais sans plaider coupable de ce crime.

Cet accord lui aurait probablement permis d’éviter une peine de prison. Au lieu de cela, Hunter Biden pourrait désormais être jugé au milieu de la campagne de réélection de son père, et il reste possible qu’il fasse face à de nouvelles inculpations pour des charges fiscales.

L’équipe juridique de Hunter Biden affirme que l’accord de plaidoyer a échoué en raison de la pression des républicains de droite qui se plaignaient du fait que le fils du président s’en sortait facilement.

« Comme prévu, les procureurs ont déposé aujourd’hui des accusations qu’ils estimaient injustifiées il y a seulement six semaines à la suite d’une enquête de cinq ans sur cette affaire », a déclaré Abbe Lowell, l’avocat de Hunter Biden, dans un communiqué. « Les preuves dans cette affaire n’ont pas changé au cours des six dernières semaines, mais la loi a changé, tout comme l’ingérence inappropriée et partisane des républicains de MAGA dans ce processus. »

À la Chambre, il n’est pas clair si l’enquête mènera à une véritable destitution de Biden. Le président de la Chambre, Kevin McCarthy (Républicain de Californie) a ordonné l’enquête de sa propre autorité alors que les Républicains semblaient manquer de voix à la Chambre plénière pour lancer cette démarche.

Néanmoins, une telle enquête est rare dans l’histoire américaine. Trois présidents ont été destitués : Andrew Johnson, Bill Clinton et Trump, qui a subi cette indignité à deux reprises. Aucun d’entre eux n’a été condamné par le Sénat, qui fait office de jury dans de telles affaires.

De même, les proches du président ont déjà causé des problèmes, mais rarement de cette manière. « Avoir un fils ou une fille en difficulté n’a rien de nouveau », a déclaré l’historien présidentiel Douglas Brinkley. « Billy Carter et Roger Clinton n’ont jamais vraiment occupé une place importante à la Maison Blanche, alors que l’histoire de Hunter Biden consiste à essayer d’établir un lien avec papa. »

Billy Carter, le frère du président Jimmy Carter, a fait l’objet d’une enquête du Sénat pour trafic d’influence présumé. Roger Clinton, le demi-frère de Bill Clinton, avait des problèmes de drogue et a reçu une grâce controversée de son frère pour une condamnation liée à la drogue.

Biden est connu pour s’inquiéter profondément pour son fils survivant, qui, il y a quelques années, était en proie à une grave toxicomanie. Hunter Biden est resté à la Maison Blanche pendant deux semaines cet été, et la plupart des collaborateurs du président évitent de discuter des problèmes de son fils avec le président, estimant que leurs contributions et leurs idées ne seraient pas les bienvenues, même s’ils s’inquiètent des conséquences personnelles que cela représente. lui.

Hunter Biden reste proche de son père au milieu de l’enquête

De hauts collaborateurs du président l’ont informé de l’acte d’accusation de son fils peu après qu’il ait été rendu public et moins d’une heure avant son départ de la Maison Blanche jeudi pour un discours économique dans le Maryland, selon une personne proche du dossier qui s’est exprimée sous la condition de l’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à s’exprimer publiquement. Biden n’a pas abordé l’acte d’accusation jeudi, et les responsables ont déclaré que la Maison Blanche n’avait pas l’intention de le faire, car ils voulaient souligner que le dossier du ministère de la Justice contre Hunter Biden était indépendant.

Mais en tant que père, le président – ​​dont l’autre fils, Beau, est décédé d’un cancer en 2015 – est particulièrement sensible aux problèmes juridiques de Hunter. Lorsque l’accord de plaidoyer de Hunter Biden a échoué en juillet, le président a été aveuglé et frustré, car il pensait que les problèmes juridiques de son fils étaient en grande partie derrière lui, selon des personnes proches de sa réaction.

« Le statut juridique de son fils doit être extrêmement douloureux pour lui, mais il va devoir endurer », a déclaré l’ancien sénateur Bob Kerrey (Démocrate-Neb.), qui a servi avec Biden au Sénat.

Le père et le fils ont parlé des luttes de Hunter contre la dépendance, et le président a souvent raconté à quel point il était fier du rétablissement de son fils.

Les républicains n’ont pas encore présenté de preuves démontrant que le président a bénéficié des relations commerciales de son fils avec l’étranger, mais bon nombre des républicains les plus conservateurs de la Chambre des représentants ont fait pression sur McCarthy pour qu’il ouvre officiellement une enquête de destitution. Certains ont même déclaré qu’ils ne soutiendraient pas le financement du gouvernement à moins que McCarthy n’y consente.

« Ils n’ont aucune preuve, alors ils lancent la prochaine phase de leur chasse à l’oie sans preuves simplement pour jeter de la viande rouge à l’aile droite afin qu’ils puissent continuer à attaquer sans fondement le président et à faire de la politique extrême », a déclaré Ian Sams, un responsable de la Maison Blanche. porte-parole, a déclaré dans un communiqué.

Mais comme dans toute enquête, il existe des risques pour le président. Le Congrès aura probablement élargi son pouvoir pour fouiller dans les finances de Biden et pourrait consacrer davantage de ressources à enquêter sur le président et sa famille.

« Passer par une audience de destitution n’est jamais un insigne d’honneur », a déclaré Brinkley. « Ce n’est pas quelque chose que le président convoitait ou souhaite réaliser, mais cela fait partie intégrante de notre nouvelle guerre civile entre démocrates et républicains. »

Il a ajouté : « La militarisation de la destitution a désormais atteint son plein épanouissement. C’est toujours par crainte d’une double impeachment de Trump que ce jour se produirait. Vous n’avez pas vraiment besoin de preuves pour lancer une enquête de destitution – vous avez juste besoin de la volonté politique pour le faire. C’est juste une autre manifestation de toxicité dans notre politique.