LAURENT GBAGBO RÉVÈLE : « (…) DES GENS VIENNENT ME VOIR POUR DISCUTER »

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Alors qu’il était attendu sur l’annonce d’un mot d’ordre ferme en réaction à une situation socio-politique marquée par l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition de la course à la présidentielle, Laurent Gbagbo a finalement opté pour l’apaisement stratégique. Révélant que depuis son message de Dabou, des « gens viennent me voir pour discuter ».

À six mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025, la scène politique ivoirienne est en effet traversée par de fortes tensions.

Laurent Gbagbo temporise

C’est dans ce contexte que Laurent Gbagbo, président du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), a pris la parole ce samedi 26 avril 2025, lors de la session extraordinaire du comité central de son parti, placée sous le thème : « La lutte démocratique pour des élections apaisées ».

Deux semaines plus tard, alors que beaucoup s’attendaient à l’annonce d’un mot d’ordre fort en réponse aux revendications de l’opposition concernant la crédibilité et l’inclusivité du processus électoral en cours, l’ancien chef d’État a préféré temporiser, revélant que des gens viennent le voir pour discuter,

« Depuis que j’ai lancé le message à Dabou, des gens viennent me voir pour discuter. Je leur ai dit de dire à ceux qui sont au pouvoir de m’appeler. Monsieur le président du CSP, je les écoute. Je ne sais pas où cela va nous mener. C’est pourquoi nous attendons encore. C’est ce que je voulais dire. Alors Danon, dis-leur d’arranger le pays ». 

« On prendra les rues un jour. Mais ce n’est pas quand ton adversaire t’attend dans les rues que tu y vas », a déclaré Laurent Gbagbo, avant de préciser : « On va y aller, mais ce n’est pas demain. On va leur laisser le temps. »

Un contexte socio-politique tendu

Ces propos de Laurent Gbagbo interviennent dans un contexte socio-politique particulièrement tendu. Lors du meeting de clôture de la fête de la Renaissance, célébrée à Dabou les 11 et 12 avril derniers, l’ancien chef d’État avait mis en alerte ses partisans et sympathisants, les exhortant à se tenir prêts dans l’attente d’éventuels mots d’ordre qui seraient donnés au prochain comité central.

En réponse à cette annonce, Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, a adressé une sévère mise en garde, avertissant qu’aucun désordre ne serait toléré :  « J’espère que cet appel s’inscrit dans une logique de paix et de construction. Si tel est le cas, il n’y aura aucun problème. Mais le désordre, lui, ne sera pas accepté », a-t-il prévenu.

À six mois de la prochaine présidentielle, pouvoir et opposition restent profondément divisés sur plusieurs points clés relatifs à la crédibilité et à l’inclusivité du scrutin prévu pour octobre 2025. À l’approche de cette échéance cruciale, plusieurs figures majeures de l’opposition, parmi lesquelles Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et désormais Tidjane Thiam, ont été radiées de la liste électorale, les excluant de facto de la course à la présidentielle.

Ces exclusions, justifiées officiellement par des condamnations judiciaires ou des irrégularités administratives, nourrissent une contestation croissante et soulèvent de vives inquiétudes quant à la transparence et à la crédibilité de l’élection à venir.

Jean Kelly KOUASSI

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