JUSTICE : 15 ANS DE PRISON POUR L’EX-AIDE DE CAMP DE GUILLAUME SORO, ABDOULAYE FOFANA

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Le verdict est tombé ce lundi 28 juillet 2025 au tribunal de première instance du Plateau. Le commandant Abdoulaye Fofana, ancien aide de camp de Guillaume Soro, a été condamné à 15 ans de prison ferme.

Il était poursuivi pour des « actes terroristes et complot contre l’autorité de l’État », et autres faits en lien avec les violences post-électorales de 2020, qui avaient fait 85 morts et près de 500 blessés, selon le bilan officiel.

Un long processus enclenché depuis 2022

Cette décision judiciaire intervient après un long processus enclenché depuis son arrestation en mai 2022 à Abidjan, alors qu’il revenait d’un exil de trois ans en France. À la barre, l’accusé a soutenu qu’il était rentré au pays pour « dire adieu à son père mourant ». Une version que le parquet a catégoriquement rejetée, estimant qu’il s’agissait en réalité d’un retour clandestin à des fins de déstabilisation du régime en place.

D’après l’enquête, l’ex-officier des Forces républicaines de Côte d’Ivoire serait entré en territoire ivoirien via le Burkina Faso, en utilisant de faux documents de voyage, avant de rejoindre Abidjan début mai 2022. Il aurait, selon les autorités, pris contact avec plusieurs militaires dans la perspective d’actions subversives.

Ce dossier est vide. Il n’y a aucune preuve tangible. Ce sont des accusations fondées sur des ouï-dire

Plusieurs coaccusés ont également été jugés dans le cadre du même dossier. Certains ont écopé de 10 ans de prison ferme, d’autres, dont sa compagne et une ancienne employée de l’aéroport d’Abidjan, ont été condamnés à 3 ans de détention. Lors du procès, le procureur avait requis une peine de 20 ans contre Abdoulaye Fofana, mettant en avant la gravité des faits reprochés. En défense, Me Kadidja Touré, avocat de l’accusé, a déclaré un procès politique.

« Ce dossier est vide. Il n’y a aucune preuve tangible. Ce sont des accusations fondées sur des ouï-dire », a-t-elle dénoncé, affirmant que son client est victime d’un complot visant l’ancien président de l’Assemblée nationale, aujourd’hui en exil. « On cherche à atteindre Guillaume Soro à travers ses proches (…) Çà et là, ce sont ses partisans qui sont arrêtés. On force la recherche d’infractions pour les maintenir en détention »

Cette condamnation s’inscrit dans un contexte politique tendu à l’approche de la présidentielle de 2025, où plusieurs proches de Guillaume Soro font l’objet de procédures judiciaires. L’ancien chef du Parlement ivoirien, faut-il le rappeler, a été condamné pour tentative de destabilisation et écopé de la prison à perpétuité. Il vient en exil depuis décembre 2019.

Jean Kelly KOUASSI

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