Iran-Israël : la GBU-57, cette bombe américaine qui pourrait changer la donne

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Si la participation directe des États-Unis dans le conflit Israël-Iran ne semble pas à l’ordre du jour, ce mercredi 18 juin, le pays dispose d’une arme pouvant s’avérer cruciale pour Israël : la GBU-57. Cette bombe permettrait d’atteindre la partie souterraine du site nucléaire iranien de Fordo.

Un atout décisif contre l’Iran. Si Donald Trump décidait d’engager les États-Unis dans le conflit aux côtés d’Israël, ce qui ne semble pas encore à l’ordre du jour ce mercredi 18 juin, un nouveau projectile pourrait être utilisé contre les sites nucléaires iraniens : la GBU-57. Cette puissante bombe américaine manque à l’État hébreu pour empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique, son but de guerre affiché.

Depuis le début de son opération Rising Lion, lancée vendredi matin, l’armée israélienne a réussi à décimer le commandement militaire de l’Iran, et à détruire de nombreuses installations. La partie souterraine du site de Natanz, l’un des pôles d’enrichissement d’uranium, a aussi été atteinte, comme l’a confirmé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mardi 17 juin, sans préciser l’étendue des dégâts.

Six jours plus tard il reste toutefois « beaucoup de questions sur l’efficacité des frappes israéliennes contre le cœur battant du programme nucléaire iranien », souligne Behnam Ben Taleblu, de la Foundation for Defense of Democracies, un centre de recherche américain néoconservateur. Selon cet expert, « tous les yeux se tournent vers Fordo », fleuron du programme nucléaire de la République islamique.

Sur cette usine d’enrichissement d’uranium située au sud de Téhéran, « aucun dommage n’a été constaté », d’après l’AIEA. Contrairement aux sites de Natanz ou d’Ispahan, dans le centre de l’Iran, celui-ci est enfoui à flanc de montagne, à une centaine de mètres sous terre, c’est-à-dire hors de portée des bombes israéliennes.

« Seuls les États-Unis ont la capacité conventionnelle » de détruire un tel site, insiste Mark Schwartz, général américain qui a servi au Moyen-Orient, désormais expert au sein du groupe de réflexion Rand Corporation. Cette « capacité conventionnelle », c’est-à-dire non nucléaire, c’est la GBU-57.

Plus de 13 tonnes

La spécificité de cette arme, dont la conception a été lancée au début des années 2000, réside dans sa capacité à s’enfoncer très profondément dans la roche ou le béton. Cette bombe « a été conçue pour pénétrer jusqu’à 200 pieds (plus de 60 mètres) sous terre avant d’exploser », relève l’armée américaine.

Contrairement à nombre de missiles ou bombes qui font détonner leur charge au moment de l’impact, ces ogives anti-bunker s’enfoncent d’abord dans le sol pour exploser dans l’installation souterraine visée. La GBU-57 comporte « une gaine très épaisse d’acier renforcé » qui l’aide « à traverser les couches de roche », indique Masao Dahlgren, spécialiste de l’armement au centre de recherche CSIS de Washington.

Cette spécificité explique son poids : plus de 13 tonnes pour 6,6 mètres de long. Son efficacité réside aussi dans son détonateur, qui ne s’active pas au moment de l’impact mais « détecte » les « cavités » pour « se déclencher quand (la bombe) entre dans le bunker », détaille Masao Dahlgren.

Seuls les avions américains B-2 peuvent larguer la GBU-57, chaque appareil pouvant en emporter deux. Si les États-Unis décident de les utiliser, « ils ne vont pas juste en larguer une seule et puis terminé, ils en utiliseraient plusieurs pour s’assurer d’une probabilité de succès de 100 % », relève Mark Schwartz.

À défaut de disposer de cette bombe américaine, les Israéliens pourraient aussi attaquer des complexes souterrains comme Fordo en « essayant de frapper les entrées, de faire s’effondrer ce qu’ils peuvent, de couper l’électricité », liste Behnam Ben Taleblu. C’est cette stratégie qui semble avoir été utilisée – avec une certaine réussite – à Natanz.



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