Le mouvement « Trop, c’est trop » que Sébastien Danon Djédjé, président exécutif du PPA-CI (opposition), le parti de Laurent Gbagbo, est chargé de mettre en place, est lancé à six mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
« Danon, je te demande, dans les semaines à venir, de faire en sorte que ‘Trop c’est trop’ apparaisse (un mouvement apolitique). Si tu es dans un autre parti, ça c’est ton orientation idéologique et politique », a dit ce samedi 26 avril 2025 M. Gbagbo, lors d’une réunion du Comité central du PPA-CI, à son siège à Abidjan.
Selon Laurent Gbagbo, il s’agit d’un mouvement citoyen. « Si on te casse ta maison, on te prend ton terrain, on te prend ta forêt, ton enfant est à l’école, il a des diplômes, il n’a pas de travail », « Trop c’est trop » se veut un espace pour exprimer son ras-le-bol.
Ce mouvement, dira-t-il, puise son essence dans l’appel politique qu’il a lancé lors d’un meeting à Bonoua, dans le Sud-est ivoirien. Certains leaders de l’opposition qui « n’ont rien compris » pensaient que c’était la mise en place d’une coalition politique.
« Voilà le combat, une protestation multiforme et permanente », a indiqué Laurent Gbagbo, sous des salves d’applaudissements des militants, expliquant que « c’est de donner la parole à ceux qui veulent se plaindre de tous les méfaits de la politique en Côte d’Ivoire ».
Il a fait observer qu’au sein du PDCI, l’ex-parti unique, des clans « se disputent, mais ça, c’est leur problème intérieur. Nous, ce que nous avons à faire, c’est de les soutenir pour qu’ils ne disparaissent pas, puisqu’étant une forme de pensée politique. »
« Nous ne laisserons pas le PDCI mourir s’il a des problèmes, parce que c’est une expression politique en Côte d’Ivoire », a insisté l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, laissant entendre que le PPA-CI n’espère « rien en retour. »
« La conviction politique n’est pas un troc. Nous ne faisons pas de troc avec nos soutiens. Nous voulons que ce parti (ex-parti, fondé par feu Félix Houphouët-Boigny face à qui il s’est présenté à la présidentielle en 90) existe encore même après mon décès », a-t-il poursuivi.
Le président du PDCI, M. Tidjane Thiam, ex-CEO de Crédit Suisse, a été radié de la liste électorale, par la justice, au motif que lors de son inscription sur la liste électorale, en 2022, il avait perdu la nationalité ivoirienne et était citoyen français.
Cette perte de la nationalité ivoirienne est intervenue en 1987, année au cours de laquelle Tidjane Thiam s’est fait naturaliser français. Or, l’alinéa 1 de l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne, dispose que l’Ivoirien majeur qui opte pour une autre nationalité, perd de facto la nationalité ivoirienne.
Par ailleurs, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a confié que « les gens viennent pour nous voir pour discuter, je ne sais pas où ça va aller, parce que j’écoute. Ce n’est pas moi qui engage les discussions, donc j’écoute les discussions ».
« Ceux qui sont au pouvoir, demandez-leur de m’appeler, demandez-leur s’ils sont d’accord », a-t-il lancé, sans autre précisions, avant d’ajouter plus tard « on prendra les rues un jour, mais ce n’est pas quand ton adversaire t’attend dans la rue que tu vas le trouver ».
Le leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, radié de la liste électorale en 2018 pour cause de condamnation, a rapporté que « ce matin (26 avril 2025), les policiers sont descendus à mon bureau pour aller photographier. C’est de la petite trouille, c’est de la petite peur. Tout ça pourquoi, pour rien »
AP/Sf/APA