Cela fait un mois que la rentrée scolaire est effective partout en Côte d’Ivoire. A Tiébissou, au Centre du pays, les parents ayant déjà inscrit leurs enfants peinent à avoir les livres. Les raisons évoquées sont la cherté et le manque de livres.

Face à cette situation, M. Traoré Abdoulaye, commerçant à Tiébissou, exprime son amertume. « J’ai déjà inscrit mes deux enfants à l’école. Le plus petit est en classe de CE1 (Cours élémentaire première année). Mais, vraiment, il faut dire que les livres sont devenus chers. Le livre qu’on achetait à 1 200 est passé à près de 2 000 francs. J’ai trois enfants à l’école. Imaginez mes dépenses en ce temps de vie chère. On dit que les livres sont gratuits, moi je n’ai pas encore reçus », déclare-t-il.

Un autre parent ajoute : « C’est difficile, mais on est obligé de scolariser les enfants. Le kit complet de fournitures pour la classe de CE2, les libraires disent qu’il coûte 17 000 francs. Les cahiers de 200 pages à 400 francs sont maintenant vendus à 600 francs. Avant, on amortissait toutes nos dépenses en remettant les anciens livres des enfants aînés à leurs petits frères en classes inferieures. Ça encore c’est difficile. Si le ministère n’a pas changé les livres, ce sont les enfants qui les déchirent. Que faire ? », s’interroge-t-il.

Quant à M. Nguessan Koffi, lui, il attend encore la liste des manuels. « Mon fils est en classe de 4e. Là où il va à l’école, les professeurs disent que la liste des livres à acheter sera disponible jeudi. J’attends en espérant avoir les livres ici », a-t-il souhaité.

A quelques pas de là où nous sommes, les petites librairies sur tables sont installées près du marché. On a l’impression qu’elles sont sorties du marché pour accueillir les clients sur la route. Un jeune libraire nous interpelle comme un client. Après présentation, il nous explique que les livres manquent et sont chers. « Les livres sont chers à cause du coût du transport. Les éditeurs transportent les livres, nous aussi on les transporte pour revendre. Si le transport augmente, le prix va augmenter aussi. Concernant le manque de livres, le stock s’épuise vite. Prendre beaucoup de livres, c’est un risque. Par exemple, la seule matière de mathématiques pour la classe de 6e, il y a 12 manuels proposés, alors qu’il y a 11 matières. Donc on regarde la tendance des achats et on prend un peu de tout pour vendre. Si on prend tous les manuels, on peut perdre », explique-il. En attendant une solution, les élèves qui vivent dans ces conditions difficiles copient le contenu des livres dans des cahiers.

Moussa I. Koné

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