Les Femmes du Front commun PPA-CI et PDCI, regroupant les deux principaux partis de l’opposition ivoirienne, ont lancé ce vendredi 5 septembre 2025 un appel pour des élections présidentielles « inclusives, transparentes et apaisées » afin d’éviter « une nouvelle fracture nationale », dans une déclaration.
Selon la porte-parole du Front commun PPA-CI et PDCI, Mme Odette N’Zi, « en tant que mères, sœurs, épouses et citoyennes », les femmes ont décidé de réagir face au climat politique tendu à un mois de la présidentielle du 25 octobre 2025, car le « pays a suffisamment souffert pour encore jouer avec la vie de ses enfants. »
Dans cette déclaration, les Femmes du Front commun PPA-CI et PDCI affirment, sans ambages, vouloir « la paix, la justice et la démocratie », rappelant aux autorités qu’elles sont « dépositaires d’un mandat qui les oblige à préserver l’unité du pays ».
Pour ces femmes, la Côte d’Ivoire est « à la croisée des chemins » et il est de la responsabilité des dirigeants « de garantir la cohésion nationale ». Car, « gouverner n’est pas diviser, exclure ou imposer par la force. C’est écouter le peuple et respecter les lois fondamentales de la République. »
« Nous appelons à des élections justes et inclusives, condition essentielle pour éviter une nouvelle fracture nationale », a soutenu Mme Odette N’Zi, par ailleurs secrétaire exécutive chargée des femmes du PDCI, parti présidé par Tidjane Thiam.
Outre le gouvernement, elles ont appelé les institutions judiciaires à être indépendantes. Mme N’Zi a insisté que « la Côte d’Ivoire ne veut plus d’une autre crise électorale du fait d’une décision de justice mal à propos. »
La France doit se « racheter » et « cette fois-ci se tenir du côté du peuple, de la justice, de la vérité des urnes et de la paix durable en Côte d’Ivoire », a lancé Mme Odette N’Zi, avant d’ajouter « ne sacrifiez plus nos vies sur l’autel des intérêts géopolitiques. »
À l’endroit des chancelleries et des institutions internationales, elles ont sollicité leur accompagnement pour des « élections crédibles ». Par ailleurs, les femmes du Front commun ont exhorté les leaders religieux et coutumiers à être des « médiateurs de paix » et des « gardiens de l’unité nationale ».
Cette sortie des femmes du Front commun intervient à un mois de l’élection présidentielle. Le Conseil constitutionnel qui doit retenir les candidats éligibles pour cette présidentielle, a annoncé 60 candidats provisoires, dont Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam.
Dans les jours à venir, le Conseil constitutionnel va dévoiler la liste des candidats retenus et devra se prononcer sur l’éligibilité de la candidature du président du PPA-CI, l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo, et de Tidjane Thiam du PDCI, tous deux radiés de la liste électorale suite à des décisions de justice.
AP/Sf/APA