
La Côte d’Ivoire est actuellement le plus gros transformateur de cacao au monde devant les Pays-Bas. Cependant l’essentiel des fèves broyées reste orienté à l’exportation vers les fabricants finaux de chocolat.
En Côte d’Ivoire, la transformation de cacao a pris de l’essor depuis 5 ans, mais cette évolution n’a pas encore profité à l’industrie locale de la production de chocolat. C’est le constat que dresse le Département américain de l’agriculture (USDA) dans un rapport inédit sur le secteur cacaoyer ivoirien publié le 7 mars dernier.
Alors qu’avec les réformes du gouvernement et les incitations fiscales, les investissements dans la transformation ont grimpé de 58 % entre 2020 et 2025, l’organisme américain souligne que 95 % des dérivés du cacao (pâte, beurre et poudre de cacao) sont destinés à l’export.
Cette situation s’explique par le fait que l’activité est d’abord portée par plusieurs multinationales comme Cargill, Barry Callebaut et Olam qui font du broyage sur place pour réduire les coûts et fabriquer des produits semi-finis en vue de leurs ventes aux fabricants de produits à base de chocolat situés essentiellement en Europe occidentale et en Amérique du Nord.
Alors que certains fabricants de chocolatiers actifs sur le marché des produits de marque comme Cémoi, transforment non seulement sur place, mais encouragent aussi la production artisanale de chocolat ivoirien, elle reste encore faible dans l’ensemble avec la faiblesse de la demande du marché intérieur.
Le secteur domestique pour la production de confiseries ou l’intégration des produits dérivés du cacao dans les boissons ne consomme ainsi qu’environ 35 000 tonnes de fèves contre par exemple plus de 770 000 tonnes pour l’industrie des broyages.
Globalement, d’après l’USDA, les produits chocolatés finis représentent seulement 3 % des exportations totales de produits dérivés de cacao contre 97 % pour les fèves de cacao broyées, le beurre de cacao, la poudre de cacao et la pâte de cacao.
Pour rappel, la consommation moyenne de produits chocolatés en Côte d’Ivoire est estimée à moins de 200 grammes par habitant par an contre une moyenne mondiale estimée à 900 grammes.
Espoir Olodo