Côte d’Ivoire :  »Les droits humains sous pression » (Amnesty International)

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En 2024, la Côte d’Ivoire a continué de faire face à des défis notables en matière de droits humains. C’est ce que révèle le rapport annuel d’Amnesty International consulté par Abidjan.net ce mardi 29 avril 2025. Ce rapport pointe du doigt des restrictions persistantes à la liberté d’expression, de réunion et d’association, ainsi que des atteintes aux droits économiques et sociaux de nombreux citoyens.

Selon Amnesty International, le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique reste entravé tant dans les textes que dans la pratique. Des manifestations ont été interdites ou réprimées, et des voix critiques réduites au silence. Ce rapport indique également qu’une nouvelle ordonnance, récemment introduite, menace de restreindre davantage le droit à la liberté d’association, mettant en péril l’action des organisations de la société civile. Cette mesure soulève des inquiétudes quant à la vitalité du débat démocratique et à l’indépendance des contre-pouvoirs.

Malgré ces différentes astreintes, Amnesty International relève un registre plus positif. Le rapport évoque une modification du Code pénal adoptée pour renforcer les sanctions en cas de torture.  »Cette évolution, bien qu’encourageante sur le plan législatif, nécessite un suivi rigoureux pour s’assurer de son application effective et de la lutte contre l’impunité. », préconise ce rapport. 

Le rapport 2024 met également en lumière les conséquences dramatiques des expulsions forcées à Abidjan. Selon Amnesty International, des milliers de familles, souvent sans alternative de relogement, ont vu leurs habitations détruites dans le cadre d’opérations de déguerpissement menées par les autorités.  »Ces actions ont été menées sans consultation adéquate ni indemnisation suffisante, en violation des normes internationales. », affirme ce mouvement mondial qui défend les droits humains.  

Selon les lignes de ce rapport, la situation des femmes demeure préoccupante. Des dispositions juridiques continuent de bafouer leurs droits fondamentaux, notamment en matière d’héritage et de statut familial. Le travail des enfants, quant à lui, reste une réalité quotidienne dans plusieurs secteurs, en particulier dans l’agriculture et les petits métiers urbains. Malgré les engagements répétés de l’État, les efforts restent insuffisants pour éradiquer ce fléau.

Enfin, Amnesty mentionne l’octroi par le Fonds monétaire international (FMI) d’un prêt destiné à soutenir la transition énergétique de la Côte d’Ivoire. Cette initiative représente une opportunité pour un développement plus durable, à condition que les projets soient transparents, inclusifs et respectueux des droits des populations affectées.

Face à ces constats, Amnesty International appelle les autorités ivoiriennes à respecter les engagements pris en matière de droits humains et à garantir un espace civique libre et sécurisé pour tous les citoyens.  »Il est essentiel que les réformes législatives servent à protéger les droits, et non à les restreindre. », souligne Amnesty International.

Cyprien K.

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