Côte d’Ivoire : les actifs sous-gestion de la CNPS portés de 40 millions $ à 2 milliards $ en 13 ans

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Ce chiffre présenté en marge des assemblées annuelles de la BAD visait à montrer que des institutions publiques africaines de gestion de ressources financières ont la capacité de financer les économies de la région, tout en progressant. 

La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale de Côte d’Ivoire a indiqué, mercredi 28 mai 2025, en marge des rencontres annuelles du groupe de la Banque africaine de développement qui se déroulent à Abidjan, qu’elle possédait actuellement un peu plus de 1000 milliards de francs CFA (2 milliards $) d’actifs sous gestion, répartis en diverses catégories de produits financiers.

48 % sont des investissements dans des titres d’emprunt des États, notamment sur le marché obligataire et monétaire de l’UEMOA. 35 % ont été placés dans des prises de participation dans des sociétés cotées sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières, basée à Abidjan, notamment des sociétés financières. Une autre part des actifs est placée dans des fonds d’investissement, dont un lancé par Amethis ou encore le fonds Africa50, destiné à financer les infrastructures en Afrique. Il y a enfin des participations dans des sociétés non cotées.

En 2012, l’institution réalisait des résultats négatifs et ne disposait que de 40 millions $ d’actifs sous gestion.

Denis-Charles Kouassi, qui dirige l’institution depuis 2013, a expliqué les processus qui ont permis de réaliser une telle croissance. D’une part, il y a eu l’adoption d’une législation favorable qui a repoussé de 5 ans l’âge de départ à la retraite et fait passer les taux de prélèvement de 8 % à 14 %. Dans ce contexte, les obligations de paiement des pensions ont été réduites et la base de cotisation a augmenté.

Mais bien plus que la simple augmentation des ressources, l’équipe de direction de l’institution a adopté une méthode de gestion plus dynamique.

Ces différentes données ont été fournies pour montrer comment les fonds de pension africains peuvent servir à mobiliser des ressources financières institutionnelles pour participer à la croissance des activités économiques. La CNPS de Côte d’Ivoire n’est pas une exception en Afrique. Au Kenya, l’équivalent de l’institution est aussi un investisseur de poids dans le pays, avec une valeur des actifs sous gestion estimée à 3,7 milliards $ à la fin de 2024.

L’Afrique du Sud abrite le plus important investisseur institutionnel du continent, à savoir le Public Investment Corporation, dont la valeur des actifs sous gestion représente plus de 142 milliards $.

La CNPS de Côte d’Ivoire veut suivre le même chemin. Selon son directeur général, son engagement à financer l’économie est la conséquence d’une ambition qui vise à payer les pensions des retraités (anciens travailleurs) non plus avec les cotisations des travailleurs actuels, mais avec le produit des placements des cotisations successives.

Cette manière de voir a été au cœur des échanges visant à démontrer comment et pourquoi les institutions publiques de gestion de ressources financières peuvent participer à apporter les ressources financières dont le continent a besoin pour financer son développement. Au cours des prises de parole, différents intervenants, y compris le vice-président Afrique pour la Société Financière Internationale et le directeur de l’Agence de Régulation des Marchés Financiers au Nigeria (SEC), ont rappelé que la mobilisation des ressources est nécessaire, mais pas suffisante. Pour que des institutions publiques financent les économies africaines efficacement, il faudra en plus travailler sur le partage de connaissances, les partenariats et une mise à jour permanente des méthodes d’investissement.

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