Le PPA-CI, le parti de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, dénonce l’attitude de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, M. Jean-Christophe Belliard, qui s’est vêtu d’un pagne à l’effigie de la Première dame, Mme Dominique Ouattara dans un contexte pré-électoral.
Dans une note, le PPA-CI indique avoir « pris connaissance des images largement diffusées, montrant l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, M. Jean-Christophe Belliard, apparaissant publiquement vêtu d’un pagne à l’effigie de Mme Dominique Ouattara ».
Pour le PPA-CI, « dans un autre contexte, ce geste aurait pu être perçu comme une simple courtoisie diplomatique. Mais, nous sommes en Côte d’Ivoire, un pays où en 2011, (Gbagbo) a été renversé sous les bombes françaises. »
Il relève, en outre, « un pays où depuis quatre ans, les institutions sont instrumentalisées, les opposants persécutés, les libertés publiques étouffées. Un pays où l’on interdit les manifestations, où l’on fabrique des candidatures uniques, où l’on modifie les lois à la convenance d’un seul camp. »
« Ces derniers jours, cinq détenus ont perdu la vie dans la prison de Bouaké (centre), dans un silence glaçant ; et cela alors même que selon l’ONG Prison Insider, le taux d’occupation des établissements pénitentiaires, en Côte d’Ivoire, est de 297,07%, et figure parmi les plus élevés au monde. »
A Abidjan, la capitale économique ivoirienne, le parti de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, fait observer « des milliers de familles pauvres déguerpis, leurs maisons rasées, leur dignité piétinée sans ménagement ni relogement. »
« Pendant que le peuple ivoirien souffre, pendant que les principaux candidats de l’opposition sont exclus de la liste électorale, la France, par la voix de son ambassadeur, s’affiche dans un tissu aux couleurs de l’épouse du président du RHDP », le parti au pouvoir, souligne le PPA-CI.
« Dans le même temps, lorsqu’un député français pose une question légitime sur l’utilisation de fonds français d’aide au processus électoral ivoirien, on lui répond : non-ingérence. Mais, cette non-ingérence, aujourd’hui, s’habille, se drape, s’expose. Elle choisit un camp », affirme le parti.
Le PAA-CI estime qu’« un pagne n’est jamais neutre, lorsqu’il porte l’effigie de l’épouse d’un président de parti, également chef de l’Etat, dans un pays où l’Etat se confond avec un parti », tout en insistant que « ce n’est pas un simple vêtement, c’est un signal, un alignement, un silence qui parle trop fort ».
« Alors, une question se pose et le PPA-CI la pose, solennellement : la France a-t-elle choisi son candidat pour l’élection président ivoirienne de 2025 ? », s’interroge le parti de l’ex-président ivoirien, M. Laurent Gbagbo.
Condamné à 20 ans ferme dans l’affaire de braquage de la Bceao lors de la crise postélectorale de 2010-2011, M. Gbagbo a été radié de la liste électorale. Bien qu’il bénéficie d’une grâce présidentielle depuis août 2022, cela ne permet pas son admission sur la liste électorale.
AP/Sf/APA