Des systèmes de défense aérienne protègent Israël depuis vendredi des attaques par missiles et roquettes, mais aussi par drones, tirés par l’Iran.

Malgré ces dispositifs dernier cri, plusieurs victimes sont recensées.
La faute à un système efficace à « seulement » 90%, incapable de stopper tous les tirs, en particulier lorsque l’espace aérien est saturé par l’ennemi.
Le Dôme de fer est-il faillible ? Réputé pour son efficacité, le système de défense anti-aérien israélien n’a pas pu empêcher plusieurs missiles et drones iraniens d’atteindre leurs cibles. Bilan : 13 morts et près de 400 blessés, selon les autorités, depuis le début de la crise. De quoi égratigner la réputation d’un dispositif faisant la fierté de l’État hébreu.
Tirant les conséquences de la guerre du Liban de 2006, l’armée israélienne a conçu ce système pour abattre des roquettes ou des missiles d’une portée allant jusqu’à 70 km. Une première batterie a été déployée en mars 2011 dans la zone de Beersheva, à 40 km de Gaza, suivie de neuf autres, toutes mobiles et disséminées sur le territoire israélien, selon un rapport sénatorial américain de mars 2023. Concrètement, une batterie est constituée de trois lanceurs, chacun contenant jusqu’à 20 intercepteurs. Ces missiles ne sont tirés que si le système de détection radar et l’ordinateur qui équipent la batterie établissent que la roquette ennemie est susceptible de toucher une zone bâtie ou stratégique.
Un dispositif soutenu par les États-Unis
Le « Dôme de fer » a été conçu et fabriqué initialement par les seuls Israéliens, avant un accord de co-production signé avec les États-Unis en mars 2014, qui a abouti en 2020 à la création d’une entreprise commune entre la société israélienne Rafael, à l’origine du projet, et le groupe américain Raytheon (devenu RTX). Les États-Unis ont également acquis en 2019 plusieurs batteries du Dôme de fer.
Seul bémol du dispositif ? Son taux de réussite : environ 90%, selon ses promoteurs. Il y a donc 10% de risque qu’un missile parvienne à déjouer les intercepteurs. En particulier quand le ciel est « saturé » par l’envoi de plusieurs dizaines de projectiles simultanément. C’est le cas depuis vendredi : l’Iran aurait lancé « environ 150
» missiles balistiques en trois salves, selon l’ambassadeur israélien aux États-Unis, Yechiel Leiter sur CNN.
Pour limiter les failles du Dôme de fer, Israël a déployé deux autres systèmes : la « Fronde de David » et les systèmes Arrow. Ils sont spécifiquement conçus pour intercepter des missiles balistiques. Évoquant l’épisode biblique de David combattant Goliath armé de sa seule fronde, le premier système cible des roquettes à longue portée et des missiles de croisière ayant une portée de 40 à 300 km. Chaque lanceur peut porter jusqu’à 12 missiles, qui détruisent le missile ennemi par la seule force de leur impact, fait valoir Rafael, qui a développé le système avec Raytheon. Deux batteries de type Fronde de David suffiraient à couvrir l’ensemble du territoire israélien.
Opérationnel depuis avril 2017, ce système anti-aérien est, cette fois dès l’origine, le fruit d’une co-production israélo-américaine, associant – comme pour le Dôme – les sociétés Rafael et Raytheon. La Finlande a annoncé en novembre l’achat d’un système de Fronde de David pour 317 millions d’euros.
Le système Arrow, lui, perfectionne une technologie datant de la fin des années 1980 issue de l’Initiative de défense stratégique américaine (dite « Star Wars ») voulue par Ronald Reagan. Les systèmes Arrow II et III ont été développés conjointement par deux sociétés, l’américaine Boeing et l’israélienne Israel Aerospace Industries (IAI).
Israël a testé avec succès le système d’interception de missiles balistiques Arrow II en août 2020, qui peut intercepter un missile à 500 km. Arrow III va encore plus loin : d’une portée estimée à 2.400 km, il vise à contrer des missiles balistiques évoluant au-delà de l’atmosphère (donc environ plus de 100 km d’altitude). Israël l’a testé avec succès en janvier 2022. Des missiles des systèmes Arrow 2 et 3 ont été tirés mardi soir, également « avec succès »,
pour contrer l’attaque aérienne iranienne, selon IAI.