On sait désormais que M. Ahoua Don Mello, Vice-Président Exécutif du PPA-CI, également Vice-Président de l’Alliance Internationale des BRICS chargé des grands projets stratégiques, et ancien représentant du patronat russe en Afrique, a remis le 29 juin 2025 à Son Excellence Laurent Gbagbo un document confidentiel. Ce plan stratégique vise à contourner le veto tacite de l’OTAN et la chape de plomb diplomatique qui figent la candidature du leader du PPA-CI dans l’inertie.
Ce document, dont le contenu a fuité par les canaux diplomatiques avant d’être diffusé sur les grandes autoroutes numériques que sont les réseaux sociaux — ou inversement, peu importe — commence à faire bouger les lignes, notamment dans les chancelleries occidentales. À quelque chose malheur est bon, dit l’adage.
Jusqu’à présent, Alassane Ouattara, en parfaite connivence avec l’Union européenne, et plus particulièrement la France, a su maintenir le PPA-CI dans une position d’équilibre, empêchant son basculement vers l’aile russophile du parti. Et ce, malgré quelques sorties du redouté Laurent Gbagbo, invitant à une lecture non méprisante des arguments de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine, tout en se gardant d’un alignement total. Il avait d’ailleurs dénoncé, dès son discours du 9 janvier 2024, l’hypocrisie occidentale face à leur tiédeur à favoriser la création d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël.
Cette posture affichée par le président Gbagbo avait déjà été annoncée en filigrane dans une déclaration publiée le 31 décembre 2023 sur une plateforme WhatsApp du PPA-CI. Celle-ci fit l’effet d’un séisme idéologique : elle rompait avec le canevas doctrinal jusque-là imposé à la future formation politique (qui ne portait pas encore le nom PPA-CI). Le député franco-ivoirien Michel Gbagbo avait d’ailleurs prévenu dès le 1er octobre 2023, à deux semaines de l’assemblée générale constitutive : « Ce que je sais, c’est que le nouveau parti ne sera ni un mouvement marxiste, ni une église. »
Deux ans avant l’éclosion du débat qui semble aujourd’hui surprendre l’establishment du parti, nous avions, en tant qu’aile BRICSophile, déjà anticipé et balisé les lignes de fracture idéologique désormais visibles.
L’Union européenne semble aujourd’hui avoir réussi à séduire l’aile francophile du parti, au grand dam de l’aile russophile, favorable à une convergence stratégique avec les BRICS.
La grande offensive russe dans le Golfe de Guinée
Depuis quelques mois, la diplomatie russe intensifie son offensive dans le Golfe de Guinée, faisant d’Abidjan un centre stratégique. L’extension des pouvoirs de son ambassadeur basé à Abidjan sur Ouagadougou, et la nomination d’un Africain — Ahoua Don Mello — au poste de Vice-Président chargé des projets stratégiques au sein de l’Alliance Internationale des BRICS, ne sont pas anodines.
Face à cela, le pion de l’OTAN dans la sous-région (Ouattara) et sa pièce de rechange, Tidjane Thiam, résident tous deux à Abidjan, sur les rives du même Golfe. Une sorte d’égalité géopolitique entre Paris et Moscou se dessine. Pour de nombreux observateurs, cela préfigure les profils des principaux candidats à la présidentielle à venir.
Et si, dans une stratégie digne du Président Bédié, qui avait gardé précieusement Tidjane Thiam dans ses cartons avant de le présenter pour 2025, le Président Gbagbo préparait aussi un plan B, en cas d’obstruction systématique à sa candidature ?
Dans ce cas de figure, la prochaine élection présidentielle pourrait opposer un candidat aligné sur le bloc occidental (Ouattara ou Thiam) à un autre favorable aux BRICS (Laurent Gbagbo ou Ahoua Don Mello).
Comme le disait un coach en leadership : « Une réalité ne cesse pas d’exister parce que certains choisissent de l’ignorer. » Bonne année 2024.
— Kouakou Dapa Donacien, Coordonnateur Régional PPA-CI Gontougo (Bondoukou – Tanda – Sandégué)
Le plan B, ou l’art de faire pression
Le parti n’ayant pas anticipé ce scénario, nous, membres de l’aile BRICSophile, avons toujours vu dans l’agitation d’une candidature pro-BRICS un moyen de pression efficace pour faire valider celle du Président Gbagbo. D’où notre maxime : « Le plan B du PPA-CI, c’est le candidat Poutine. »
En réalité, une candidature potentielle du Vice-Président des BRICS — Ahoua Don Mello, ancien DG du BNETD et concepteur du slogan « concevoir le développement de l’Afrique en Afrique » — pourrait accélérer, par effet de levier, l’acceptation de la candidature du président Gbagbo.
La logique est simple : il a suffi que les services de renseignement des puissances occidentales (OTAN, USA, UE), adversaires notoires des BRICS, prêtent à Ahoua Don Mello des intentions présidentielles pour que les lignes diplomatiques commencent à bouger. Là où l’ONU, l’Union africaine, la CEDEAO ou même la Cour africaine des droits de l’homme ont échoué, cette alerte géopolitique provoque un début de réajustement stratégique chez les parrains du régime d’Abidjan.
Tenez : alors que les exclus de la liste électorale ne pouvaient même pas prétendre au kit de parrainage, voilà que l’étau se desserre.
La dynamique souterraine et le retour de Don Mello
Selon nos sources bien informées, la fuite de l’initiative entreprise par Don Mello auprès du Président Laurent Gbagbo — après un long séjour diplomatique à l’étranger — a été capitalisée par des forces invisibles pour accroître la pression sur le régime d’Abidjan. Une pression qui, pour l’heure, pourrait bénéficier à Tidjane Thiam, à Laurent Gbagbo, ou aux deux.
Notre stratégie initiale — fondée sur l’unicité de la candidature de Gbagbo — a ainsi révélé sa faiblesse : elle a permis à l’adversaire de comprendre que nous n’avions qu’une seule munition.
En revanche, le fait que le président Gbagbo ait réceptionné le document, puis en ait confié l’analyse à ses collaborateurs, a entraîné un effet secondaire inattendu : les chancelleries occidentales ont pris conscience que l’existence, au sein du PPA-CI, de figures alternatives, notamment pro-BRICS, représentait une menace plus grande pour leurs intérêts qu’un Gbagbo assagi par les années CPI.
Quel avenir pour la direction du PPA-CI ?
Face à cette nouvelle donne, la direction du parti changera-t-elle de posture en réévaluant l’option des candidats de précaution ? Ou cédera-t-elle au diktat de l’aile francophile, persuadée — à tort — que renier l’idéologie panafricaniste et souverainiste assurerait la clémence des puissances occidentales ?
Manifestement, le Président Laurent Gbagbo se retrouve, malgré lui, au croisement d’une dualité idéologique qu’il lui faudra trancher. Faute de quoi, le PPA-CI pourrait dériver vers une confrontation fratricide entre néo-marxistes pro-Russie et sociaux-démocrates ultralibéraux.
Au total, le PPA-CI devrait assumer pleinement sa part dans le mouvement géopolitique en cours. La montée en puissance des figures BRICS-compatible dans la présidentielle participe d’une pression salutaire sur le régime Ouattara.
L’erreur serait d’étouffer cette dynamique sous prétexte de discipline de parti. À l’unisson, nous devrions dire : « On gagne ou on gagne ».
Gagne, si la candidature de Laurent Gbagbo est validée grâce à la stratégie de précaution.
Gagne encore, si une candidature de repli, comme celle d’Ahoua Don Mello, permet de déjouer le veto occidental.
Dans le contexte actuel d’incertitude chez les parrains du régime RHDP, toutes les forces — Front commun, candidatures de précaution, ailes francophile et russophile — sont utiles pour faire tomber ce système de paupérisation imposé à notre pays par l’ordre occidental.
Kouakou Dapa Donacien
Partisan de la vision BRICS pour l’Afrique
Coordonnateur régional PPA-CI Gontougo
Auteur de la saisine du Comité de Contrôle du PPA-CI, le 28 juin 2025, pour l’organisation d’une convention de sélection de candidats supplémentaires