Entre la CAP-CI et le pouvoir en place, les discussions se poursuivent, loin des caméras. C’est ce qu’a affirmé ce mercredi 4 juin 2025, le ministre Mamadou Touré, lors des Rendez-vous du RHDP.
Le porte-parole adjoint du parti au pouvoir a maintenu à levier toute ambiguïté sur les relations entre le RHDP et la Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), qui regroupe plusieurs formations dont le PDCI, le FPI, le MGC et le COJEP.
« Il faut qu’ils vous disent qu’on se parle », a insisté Mamadou Touré, avant de révéler que certaines figures de cette coalition, bien connue des Ivoiriens, sont déjà dans des discussions informelles avec le parti présidentiel. « Charles Blé Goudé, qui a été à la tête des manifestations, sait qu’on se parle tout le temps. Simone Ehivet Gbagbo parle avec des gens du RHDP », a-t-il indiqué.

« Il faut qu’on soit transparent. On se parle, donc ce n’est pas la peine de faire croire aux Ivoiriens, qu’on ne se parle pas », a ajouté le ministre Touré.
Ces propositions interviennent dans un contexte politique tendu — entre candidatures écartées et contestations autour de la CEI — à six mois de la présidentielle. L’annulation, à la dernière minute, d’une rencontre prévue en mai entre la CAP-CI et le RHDP, qui aurait pu marquer une avancée dans les relations entre pouvoir et opposition, a suscité des interrogations. Ce mercredi, Kobenan Kouassi Adjoumani , ministre d’État et porte-parole du RHDP, a apporté des éclaircissements sur les raisons de ce rapport.
« Nous avons dit que nous étions dans les préparatifs de notre congrès et donc nous avons dû déplacer la date », a déclaré le ministre d’État, pour qui, le RHDP reste fidèle à son engagement d’ouverture. « Lorsqu’une coalition de partis politiques demande un rendez-vous au RHDP, conformément à ce principe-là, nous sommes tenus de la recevoir. Donc après notre congrès, nous allons voir ensemble la possibilité de la rencontre. »
« Ligne rouge »
Pour le parti présidentiel, le dialogue est une tradition. Mais il a ses limites. « Le RHDP s’est montré disposé à échanger. Nous sommes un parti de paix et de dialogue », a rappelé Mamadou Touré, tout en posant une condition claire. « Le dialogue ne doit pas avoir pour finalité de remettre en cause nos acquis démocratiques , at-il prévenu. C’est une ligne rouge à ne pas franchir. »
Faisant référence à la présidentielle de 2020, il a rappelé les efforts du gouvernement à l’époque pour ouvrir la discussion — notamment à travers l’initiative du défunt Premier ministre Hamed Bakayoko.
« Malgré toute cette volonté de dialoguer, ils ont boycotté les élections. Ils ont été violents pendant ces élections, ils ont tué des gens à travers la CNT (structure mise en place par l’opposition à l’époque) », a-t-il accusé.
Malgré ce passé récent tendu, le RHDP assure que les canaux de communication restent ouverts. «
Les états-majors de la CAP-CI et du RHDP sont en contact pour définir une nouvelle date », a confirmé Mamadou Touré. Et même si les caméras ne sont pas encore braquées sur ces échanges, elles n’en sont pas moins réelles, à entendre le ministre de la Jeunesse.
Samuel KADIO