Bénin : Talon écarte toute prolongation de son mandat

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Le président béninois Patrice Talon refuse toute idée de troisième mandat, malgré les appels de proches, a déclaré dimanche son porte-parole Wilfried Léandre Houngbédji.

Le président béninois Patrice Talon ne briguera pas un nouveau mandat au terme de son second quinquennat, malgré les appels insistants de certains de ses proches et d’une partie de l’opinion. C’est ce qu’a affirmé dimanche 20 juillet son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, sur le plateau de la chaîne privée Canal 3 Bénin.

Selon le responsable gouvernemental, plusieurs voix internes et extérieures au cercle du pouvoir ont encouragé le chef de l’État à envisager une modification des textes pour prolonger son séjour à la tête du pays. Ces suggestions s’appuient sur des exemples de dirigeants africains ayant « incarné leur vision » au-delà de deux mandats.

Mais, rapporte Houngbédji, Patrice Talon a toujours opposé une fin de non-recevoir à ces propositions.
« Il demande à ses interlocuteurs : combien parmi vous imaginiez qu’on aurait pu réaliser autant de choses en si peu de temps ? Et si vous ne l’imaginiez pas, pourquoi penser que celui ou celle qui viendra après moi ne fera pas autant, voire plus ? », a-t-il déclaré.

Le chef de l’État béninois considère que les acquis du développement ne doivent pas être compromis pour satisfaire une ambition personnelle.
« Moi, je n’aurais été qu’un capteur, un déclencheur pour montrer que c’est possible. Je suis convaincu qu’il existe d’autres Béninois capables de faire mieux », a-t-il confié à ses collaborateurs, selon Houngbédji.

Même face à l’éventualité d’une pression populaire, Talon resterait inébranlable.
« Les textes sont ce qu’ils sont et le président a dit lui-même : je n’en ai pas envie. Le Bénin est plus grand que nous tous », a souligné le porte-parole.

Le gouvernement espère que cette posture contribuera à inscrire durablement le pays dans une dynamique démocratique stable, où chaque président effectue son ou ses mandats avant de passer la main.

La présidentielle béninoise est prévue pour avril 2026, à moins de neuf mois du scrutin. À ce jour, aucun candidat officiel n’a été désigné ni par la mouvance présidentielle ni par l’opposition, même si plusieurs personnalités proches du pouvoir, comme le ministre Romuald Wadagni ou Joseph Djogbénou, sont évoquées comme possibles candidats.

L’opposition, notamment le parti Les Démocrates de l’ex-président Boni Yayi, s’organise pour présenter un candidat unique afin de maximiser ses chances. Cette période préélectorale, marquée par une certaine incertitude, sera décisive pour la définition des candidatures et la tenue d’une élection transparente et apaisée.

AC/Sf/APA

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