AMADOU KONÉ : « ON NE PEUT PAS VILIPENDER LE PRÉSIDENT ET ATTENDRE UNE AMNISTIE »

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Le membre du gouvernement ivoirien met en garde contre la remise en cause répétée de la présidence, estimant qu’on ne peut vilipender le chef de l’État tout en espérant un geste politique fort.

Il intervient rarement dans les débats politiques. Amadou Koné, ministre des Transports et maire de Bouaké, était l’invité du plateau NCI 360 dimanche 10 août 2025. Il est revenu sur la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, qui a marqué son grand retour dans la ville de Bouaké après 61 ans d’absence, ainsi que sur la situation politique tendue à mois de trois mois de l’élection présidentielle.

Cette édition anniversaire a en effet été marquée par un contexte politique particulièrement sensible. La candidature du président sortant Alassane Ouattara pour un quatrième mandat, ainsi que l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition de la liste électorale, alimentent une atmosphère d’incertitude et de divisions profondes, ont relevé des intervenants lors de l’émission.

« La constitution permet des choses »

En réponse, Amadou Koné a d’abord tenu à clarifier la question de l’exclusion politique. « Je ne crois pas qu’un parti politique ait été exclu pour les prochaines élections. Les conditions d’éligibilité ne s’adressent pas à un parti politique mais aux individus qui sont candidats », a précisé le ministre.

Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro ont été exclus pour des condamnations, tandis que Tidjane Thiam a été écarté pour des problèmes de nationalité. Lors de son discours à la Nation, le 6 août, M. Ouattara n’a formulé aucune annonce concernant leur situation politique ou judiciaire, malgré les attentes d’une partie de la classe politique.

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« Pour les uns, il faut une loi d’amnistie, il faut que le président de la République (prenne une décision en faveur des leaders de l’opposition qui se sentent exclus) … Il y a une constitution qui permet des choses », a affirmé Amadou Koné.

« Mais on ne peut pas vilipender cette institution (la présidence de la République) à longueur de journées et obtenir que cette institution se plie », a-t-il toutefois ajouté. « Ce serait l’affaiblissement de l’État. »

« Raison gardée »

Le ministre a insisté sur la nécessité de « bâtir des institutions fortes, à commencer par le chef de l’État, qui qu’il soit demain ». « Qu’il soit respecté dans ses fonctions, quand il vous invite à des cérémonies, c’est l’institution qui vous invite », a-t-il rappelé, faisant allusion à la tentative du président Ouattara d’apaiser les tensions en appelant son prédécesseur Laurent Gbagbo, qui a cependant décliné l’invitation au défilé du 7 août à Bouaké, selon Jeune Afrique.

Appelant à « raison gardée », Amadou Koné a estimé que le pays se trouve à « un moment charnière » et qu’il appartient à chacun de préserver la stabilité nationale à l’approche du scrutin.

« Nous sommes tous des enfants de ce pays, a-t-il conclu. Qu’est-ce qu’on veut ? Où est-ce qu’on veut que le pays aille ? Qu’est-ce que nous, qui sommes plus jeunes, voulons léguer à nos enfants ? Je pense qu’il faut qu’on soit dans un pays où les institutions sont fortes et qu’on les respecte. Que la justice soit forte et respectée. Que la constitution soit respectée. Que l’armée devienne républicaine, capable de nous défendre et de nous protéger. »

Samuel KADIO

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