#Diapaga, symptomatique de la ruine et de la débâcle du Burkina Faso.

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#Diapaga, symptomatique de la ruine et de la débâcle du Burkina Faso


A l’est du Burkina, à Diapaga, s’est produit un drame horrible. Dans cette ville désormais martyr, l’ombre du deuil enregistré continue de planer et de hanter tous les esprits. La fin du mois saint de ramadan qui est toujours un moment de grandes festivités coïncide cette année avec un concert de lamentations dans un flot de pleurs et une vague de désolation. Le cœur n’est pas à la fête ni à la joie dans un contexte d’abîme et de chaos. La peur, la douleur, l’anxiété se lisent sur tous les visages à un moment où tout le Burkina est confronté à une recrudescence d’attaques terroristes qui, frappent les forces de défense et de sécurité, les volontaires pour la défense de la patrie ( VDP) et les civils, aveuglément. Personne n’est épargnée.

La violence est le lot quotidien de tous: soit ce sont les groupes armés terroristes qui mènent des assauts sanglants contre des positions militaires, soit ce sont les forces Burkinabé elles-mêmes epaulées de leurs supplétifs qui se livrent à des exactions ciblées notamment contre des populations de la communauté peule, soupconnées sur la base de préjugés et de clichés de pactiser avec les terroristes. Des bavures répétées et impardonnables présentées pour les besoins d’une propagande immonde comme des faits de guerre, des trophées dans la lutte contre le djihadisme. Ainsi, des victimes innocentes et expiatoires entrent dans les statistiques des victoires acquises. Une nouvelle attaque vient de sonner un réveil forcé et brutal.

A Diapaga, chef- lieu de la Province de la Tapoa, dans la région de l’Est, une invasion terroriste qui atteste du délitement inexorable du Burkina a retenu l’attention. La ville, asphyxiée, depuis des mois par un blocus impitoyable imposé par les terroristes est à l’abandon. Les denrées sont vendues à des prix, prohibitifs: un sac de mil se négocie jusqu’à 150.000 fcfa. Le signe d’une économie, à la dérive. Affamées, les populations, sont réduites à vivre de cueillette, et n’osent plus aller au-delà de cinq kilomètres de leurs habitations de peur de rencontrer la mort en cours de route. Une attaque fulgurante et très meurtrière.

Le 28 mars 2025, vers 16 heures, l’horreur a surgi, l’irréparable s’est produit. Des djihadistes du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ( #GSIM), bien préparés, mieux équipés, disposant de renseignements fiables, et plus déterminés que jamais ont lancé une attaque d’envergure contre le camp militaire de Diapaga. A bord de motos, ils ont encerclé la ville avant de cibler la base militaire, protégée par un détachement de soldats des FDS et des VDP.

Malgré la résistance farouche qui leur a été opposée, les assaillants sont venus à bout de leurs ennemis submergés par leur puissance de feu et incapables de contrer leur offensive, rondement menée. Un premier bilan, tragique et effroyable: au moins morts 30 soldats, 20 VDP tués et 3 civils, selon un premier décompte, somme toute, provisoire. Plusieurs militaires sont portés disparus. L’officier, le capitaine Sawadogo Yannick, qui commandait le détachement assiégé, et son adjoint, un sous-officier, ont été froidement exécutés. Aux dernières nouvelles le bilan toujours provisoire s’est alourdit à 62 tués. Un acte criminel qui a été rendu possible par la débandade et l’effritement de l’armée nationale.

Les terroristes, ont poussé la cruauté plus loin encore: ils ont pillé des armes, des munitions, emporté des véhicules militaires avec lesquels ils ont paradé dans les rues de Diapaga devant une population, pétrifiée. Le camp a été incendié, des boutiques ont été détruites ou vandalisées. Une société cotonnière a été dévalisée, la prison civile a été violée. Bref, une atmosphère de chienlit a règné jusqu’au bout.

SOURCE: Actualités Brûlantes du Sahel

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