Le Conseil national de sécurité a averti que toute contestation des décisions du Conseil constitutionnel sera interdite, annonçant des mesures fermes pour prévenir les manifestations politiques jugées illégales.
Le Conseil national de sécurité (CNS), réuni jeudi 2 octobre 2025, sous la présidence d’Alassane Ouattara, a instruit les ministres de la Justice et de la Sécurité de prendre toutes les dispositions nécessaires pour interdire les manifestations et meetings visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel, dans le cadre de la présidentielle du 25 octobre.
Cette décision intervient alors que la plateforme de l’opposition, composée du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), a annoncé une marche à Abidjan, le 4 octobre, pour réclamer « un dialogue politique en faveur d’élections inclusives, transparentes et démocratiques », malgré la décision rendue par le Conseil constitutionnel le 8 septembre dernier.
« Toute contestation est illégale »
Dans son communiqué, le CNS rappelle que, conformément à l’article 138 de la Constitution, « les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours » et « s’imposent à toute autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne physique ou morale ».
Par conséquent, souligne le texte, « toute contestation des décisions du Conseil constitutionnel, de quelque nature qu’elle soit, est illégale et expose ses auteurs aux sanctions prévues par la loi ».
« À cet égard, les Ministres en charge de la Justice et de la Sécurité ont été instruits à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour maintenir l’ordre et la sécurité, y compris l’interdiction des meetings et manifestations publiques visant à contester les décisions du Conseil Constitutionnel », lit-on dans le communiqué publié par la Présidence.
Cette mise en garde vise notamment les déclarations publiques de certains responsables politiques, accusés par les autorités de tenir des propos « xénophobes, haineux et subversifs » depuis la publication, le 8 septembre, de la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle.
Sécurisation du scrutin
Au-delà de cet avertissement, le CNS a annoncé la mise en place d’un dispositif sécuritaire renforcé pour le scrutin du 25 octobre. L’opération baptisée « Espérance » mobilisera 44 000 membres des forces de défense et de sécurité, chargés de patrouilles mixtes sur l’ensemble du territoire national.
Un exercice de simulation, conduit en septembre, a permis de tester la coordination des unités qui seront déployées. Le président Ouattara a salué la réussite de cet entraînement et adressé ses félicitations aux ministres de la Défense et de la Sécurité, aux grands commandements et à l’ensemble des acteurs mobilisés.
« Les efforts doivent se poursuivre pour la tenue d’un scrutin apaisé et sécurisé », a insisté le chef de l’État, selon le communiqué.
Opposition et tensions politiques
De son côté, le « Front commun » PPA-CI/PDCI-RDA maintient son appel à manifester samedi. Dans un communiqué daté du 26 septembre, co-signé par Sébastien Dano Djédjé et Noël Akossi Bendjo, la coalition appelle ses militants, sympathisants et « tous les Ivoiriens épris de justice, de démocratie et de paix » à participer à cette marche pacifique.