AVANT LE VERDICT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL : CE QUE DON MELLO RECOMMANDE À GBAGBO ET THIAM

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Invité de l’émission La Quotidienne animée par Théophile Kouamouo, Ahoua Don Mello, l’ancien ministre et ex-vice-président du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a exhorté Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam à envisager « une candidature de précaution » dans cette course à la magistrature suprême.

Un appel à la lucidité politique

C’est un véritable appel à la lucidité politique lancé à l’endroit, de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, les des deux principaux leaders de l’opposition, exclus des listes ivoiriennes en raison de leurs situations judiciaire et administrative.

« Face à un obstacle juridique, Poutine a eu l’intelligence de dire à son second : passe devant. Et Poutine est redevenu l’homme le plus puissant. »

S’il dit soutenir leurs candidatures, Don Mello n’ignore pas les obstacles judiciaires et administratifs auxquels sont confrontées ces deux figures de l’opposition. « Je soutiens ces candidatures, mais je ne suis pas le Conseil constitutionnel. J’ai proposé une candidature de précaution afin que, si nous ne sommes pas retenus, nous ne soyons pas absents de l’élection. Donc, l’idée que je défends reste valable », a-t-il déclaré.

Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam ont en effet été exclus des listes électorales ivoiriennes : le premier pour des raisons judiciaires, le second pour des motifs administratifs. Une situation qui remet en question leur éligibilité au regard des dispositions du Code électoral et de la Constitution.

« Même un perroquet peut gagner»

Face à ce contexte, Don Mello plaide pour une stratégie réaliste et unitaire : « Nous avons plusieurs candidats qui ont déposé leur dossier. Parmi eux, si un seul émerge, le Front commun a le droit de le choisir. Même si vous choisissez un perroquet soutenu par le PDCI et le PPA-CI, ce perroquet peut gagner l’élection », a-t-il lancé, convaincu que l’union de l’opposition reste la clé de la victoire.

L’exemple russe comme source d’inspiration

Pour étayer son raisonnement, Don Mello a évoqué l’exemple de Vladimir Poutine en Russie : « Face à un obstacle juridique, Poutine a eu l’intelligence de dire à son second : passe devant. Et Poutine est redevenu l’homme le plus puissant. »

À travers cette comparaison, il invite Gbagbo et Thiam, réunis au sein du Front commun pour réclamer une élection transparente, apaisée et inclusive, à faire preuve de pragmatisme. Selon lui, accepter qu’un autre candidat porte temporairement le flambeau, tout en gardant leur influence en arrière-plan, permettra de préserver l’objectif central de l’opposition qui est  « l’alternance politique ».

« J’espère que le Front commun aura l’intelligence de soutenir l’un des candidats qui franchiront la barrière du Conseil constitutionnel », a-t-il ajouté, estimant que cette solution est la seule capable d’éviter à la Côte d’Ivoire une nouvelle crise électorale.

Prévenir une nouvelle crise

« Si nous voulons éviter à la Côte d’Ivoire un bain de sang, c’est la seule alternative. Elle coûtera moins cher et permettra en deux mois d’assurer l’alternance et d’ouvrir la voie à une transition démocratique », a insisté Don Mello.

Un climat électoral sous tension

Le processus électoral de la présidentielle d’octobre 2025 cristallise déjà l’atmosphère socio-politique ivoirienne. L’opposition rejette la candidature du président Alassane Ouattara à un quatrième mandat, jugée anticonstitutionnelle, et dénonce une instrumentalisation de la justice visant à verrouiller le processus. Le pouvoir, de son côté, rejette ces accusations et appelle l’opposition à respecter les institutions de la République en présentant des candidats éligibles et prêts à affronter les urnes. Le Conseil constitutionnel rendra son verdict au sujet de l’éligibilité des 60 candidats engagés d’ici le mercredi 10 septembre.

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